Mikuláš Medek

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre tchèque (Prague 1926  – id. 1974).

Fils de l'écrivain Rudolf Medek, il fit ses études à l'Académie des beaux-arts, puis à l'École des arts et métiers de Prague, d'où il fut exclu en 1949. Ses premières œuvres, dessins colorés d'une extrême précision, sont conçues dans l'esprit d'un surréalisme vériste (le Bourdonnement du silence, 1950). Après 1954, Medek exécute une série de tableaux figuratifs dans lesquels les gestes de la vie quotidienne perdent leur sens, où l'espace qui enveloppe les protagonistes est lourd de menaces (Action I, l'œuf, 1955-56 ; le Grand Repas, 1956, musée de Prague). Puis les figures se réduisent à des signes extrêmement simples, faits de rectangles et de cercles (la Vénus bleue, 1958, appartenant à l'artiste). Au début des années 60, le peintre accorde une importance de plus en plus grande à la matière, qui devient le véhicule de l'expérience psychique. Le tableau est, selon lui, dès lors, " une surface sensible sur laquelle l'événement qui s'est déroulé laisse traces et empreintes, témoignages matériels de sa réalité " (Événement imprévu à la frontière d'une aire rose de 16 200 cm², 1962-63 ; Croix de fer I, Hluboká, gal. Aleš ; 21 000 cm² de micro-illusions bleues). On retrouve ici les thèmes auxquels l'artiste revient sans cesse comme menace de destruction, danger d'irruptions inopinées dans des espaces clos. Des figures allusives réapparaissent plus tard dans des espaces intérieurs oppressants, suggérés par les lignes d'intersection de parois (les Deux Inquisiteurs, 1965, musée de Hradec Králové). Vers 1970, l'artiste introduit dans le tableau des éléments empruntés au monde des machines, symboles d'une civilisation hypertechnique, et qui réaffirment l'idée du danger (cycle des Constructeurs de tours).