Maître du Retable d'Aix-la-Chapelle

(Meister des Aachener Altars)

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre allemand (actif à Cologne v. 1495-1520).

On le désigne sous ce nom d'après le grand retable provenant de l'église des Carmélites de Cologne, passé au xixe s. de la coll. Lyversberg à la cathédrale d'Aix-la-Chapelle et comportant : sur le panneau central la Crucifixion, sur les volets à droite la Déploration, à gauche l'Ecce homo, sur la face extérieure 6 Saints. On a groupé autour du retable d'Aix-la-Chapelle — point central de son œuvre — un certain nombre de peintures : un Retable de la Passion (Liverpool, Walker Art Gal.), la fresque de la chapelle Hardenrath représentant la Résurrection de Lazare (Cologne, Sainte-Marie-du-Capitole ; détruite pendant la dernière guerre), des panneaux isolés, dont la Vierge à l'Enfant de l'Alte Pin. de Munich (v. 1510), considérée comme une des Madones les plus précieuses de la peinture allemande pendant cette décennie, et 3 dessins (Adoration des mages. Louvre, projet pour un tableau des musées de Berlin). Sorti vraisemblablement de l'atelier du Maître de la Sainte Parenté, formé dans les milieux artistiques de Cologne imprégnés d'art flamand (Maître de Saint Séverin, Maître de Sainte Ursule), influencé par le Maître de Saint Barthélemy et par Derick Baegert, cet artiste développa dans ses compositions des tendances qui l'apparentent aux maniéristes anversois. Spécifiquement colonais par son coloris lumineux, ses goûts précieux de décorateur, le Maître du Retable d'Aix-la-Chapelle appartient par des éléments novateurs à l'époque de la Réforme et de Dürer. Ses œuvres annoncent celles de Barthel Bruyn et doivent être mises en rapport avec celles d'Anton Woensam.