Maître du Livre de Raison (Hausbuchmeister) ou Maître du Cabinet d'Amsterdam (Meister des Amsterdamer Kabinetts)

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre et graveur (actif à la fin du xve s. dans la région du Rhin moyen ).

Le Maître du Livre de raison est ainsi désigné d'après un recueil de dessins à la plume qui sont de sa main (château de Wolfegg, coll. du comte de Waldburg). D'autre part, le grand nombre de ses gravures conservées au cabinet des Estampes d'Amsterdam a valu à cet artiste d'être appelé Maître du Cabinet d'Amsterdam. On a tenté à de nombreuses reprises, depuis le xixe s., de faire sortir de l'anonymat ce maître de tout premier ordre : ces tentatives n'ont pas abouti jusqu'ici à un résultat convaincant.

Le Maître du Livre de raison fut d'abord un peintre. On lui attribue une série de tableaux d'un puissant réalisme, tels le Retable de la Passion (v. 1480-1485, panneaux partagés entre les musées de Fribourg-en-Brisgau, les musées de Berlin et de Francfort [Städel. Inst.]), le Couple d'amants (v. 1484, musée de Gotha), et un cycle de 9 panneaux consacrés à la vie de la Vierge (Mayence, Mittelrheinisches Landesmuseum). Mais l'originalité du maître transparaît davantage dans ses gravures. On connaît de lui 89 pointes-sèches (70 d'entre elles ne sont conservées qu'en un seul exemplaire), consacrées à des sujets religieux (Ancien Testament, Enfance du Christ, Passion, saints, images de dévotion) ou profanes (les Trois Vifs et les Trois Morts, le Jeune Homme et la Mort, le Couple amoureux).

L'usage exclusif de la pointe-sèche, technique permettant une plus grande spontanéité dans le trait, mais restreignant le nombre de tirages de qualité à quelques exemplaires seulement, n'a cependant pas permis aux estampes du Hausbuchmeister de connaître le rayonnement des burins de Martin Schongauer.