Domingo Martínez

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre espagnol (Séville 1688 ? – id. 1749).

Il reçut des commandes abondantes et eut de nombreux élèves, dont le meilleur, Espinal, devint son gendre. Ceán Bermudez, qui le sous-estimait comme peintre et déplorait " son ignorance des bons principes ", note que son atelier était le rendez-vous des artistes et de la meilleure société sévillane, et que le Français Ranc, peintre de Philippe V, qui avait accompagné la Cour à Séville, s'était lié d'amitié avec lui et tenta vainement de l'entraîner à Madrid. Martínez fait figure d'artiste aimable plus que vigoureux, dans la ligne murillesque nuancée d'une élégance issue de la peinture française (Sainte Barbe, v. 1733-1735, église d'Umbrete). Il aime les amples compositions, pour lesquelles Ceán Bermudez lui reproche de plagier à l'excès, faute d'invention, sa riche collection d'estampes. Perpétuant la tradition sévillane des cycles décoratifs, Martinez peignit à la détrempe de nombreuses voûtes d'église — sujets religieux disposés parmi les architectures peintes, feuillages et fleurs — tout en réalisant de grandes toiles narratives pour les parois : en témoignent l'église du séminaire San Telmo (v. 1724), la série des miracles de la Vierge de la Antigua (v. 1738, cathédrale), la voûte du couvent de la Merci (v. 1745) et surtout le décor (retable et voûte avec l'Apothéose de saint Ignace, 1743-1749) de l'église San Luis, qui illustre son talent pour les architectures feintes. À cette époque appartiennent aussi les 8 tableaux de la Real Máscara de la Fabrica de tabacos (Séville, musée des Beaux-Arts), commémorant les fêtes de l'exaltation au trône de Fernando VI et de Barbara, qui donnent de précieuses vues de Séville.

Le portrait de son principal commanditaire, l'archevêque don Luis de Salcedo y Ascona (Séville, palais archiépiscopal), s'inscrit dans la tradition de Zurbarán et de Murillo.