John Marin

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre américain (Rutherford, New Jersey, 1870  – Cape Split, Maine, 1953).

Il commença tard ses études artistiques après avoir voulu être ingénieur et travaillé comme architecte. De 1899 à 1901, il suivit les cours de Thomas Anshutz à la Pennsylvania Academy of Fine Arts et effectua un court passage à l'Art Students League de New York en 1905. Cette même année, il arriva à Paris et resta six ans en Europe. Au contraire de la plupart de ses compatriotes, il ne se soucia pas de suivre un enseignement académique et ne prit pratiquement aucune part aux discussions qui animaient alors le milieu artistique parisien. Admirateur de Whistler, il acquit à Paris une certaine réputation en gravant des vues de villes européennes à la manière de ce peintre. Il exposa à Paris au Salon d'automne en 1907, 1908 et 1910 ainsi qu'au Salon des indépendants de 1909. Le gouvernement français lui acheta alors une toile, Moulins à Meaux (auj. disparue). La même année commençait la longue association de Marin avec Stieglitz, qui exposa ses premières œuvres avec celles d'Alfred Maurer. Enfin, toujours en 1909, un voyage à New York marqua un tournant décisif dans son style. Le désir de transcrire dans ses aquarelles les rythmes de New York obligea le peintre à simplifier sa manière, à la rendre plus allusive et à trouver des formules proches de celles de Cézanne, à qui il avait accordé peu d'attention en Europe (Brooklyn Bridge, 1910, Metropolitan Museum). En 1910, Marin rentra définitivement aux États-Unis. En 1913, il participa à l'Armory Show et, l'année suivante, il découvrit le Maine (Coucher de soleil, 1914, New York, Whitney Museum) ; il partagea son temps entre cette région et New York jusqu'à la fin de sa vie. Les côtes rocheuses de cet État devinrent l'un de ses sujets favoris. Marin jouit d'un assez grand succès grâce à Stieglitz. Il exposa régulièrement dans les différentes galeries de ce dernier, dont 291 et An American Place.

En 1936, le M. O. M. A. lui consacrait une première rétrospective. Son style évolua peu entre les années 20 et sa mort. Tout l'œuvre de Marin tend à être une notation rapide et aérée où l'écriture " moderne " n'est pas une fin en soi, mais un moyen pour recréer une impression momentanée. Il est particulièrement bien représenté dans les musées américains.