Margarito d'Arezzo

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre italien (actif au xiiie s. ).

Un document de 1262 le concerne vraisemblablement, mais on ne sait pas avec certitude si ses œuvres connues appartiennent à la première ou à la seconde moitié du xiiie s. Une inscription datant de 1636, relative à une Madone à l'Enfant sur un trône (Montelungo, près d'Arezzo, église S. Maria), nous donne un renseignement sans doute tiré de l'inscription originale ; ce panneau aurait été peint par Margarito en 1250. On estime généralement que cette œuvre serait la dernière en date parmi les œuvres documentées du peintre arétin, qui auraient été exécutées successivement entre 1230 et 1250 env. et dans l'ordre suivant : Saint François, signé, mais remanié (musée d'Arezzo) ; devant d'autel (la Vierge et l'Enfant, scènes de la Navitité et de la vie des saints), signé (Londres, N. G.) ; Madone avec quatre scènes de la vie de la Vierge (S. Maria delle Vertighe à Monte S. Savino, près d'Arezzo) la Madone de S. Maria de Montelungo (signée et datée de 1250 si l'on donne foi au relevé de la date au xviiie s.) ; enfin, la Croix peinte de Pieve di Arezzo. Si cette reconstitution est exacte, elle expliciterait les rapports entre Margarito et certains peintres florentins de l'époque, comme le Maître du Bigallo. Margarito aurait exercé une influence sur les Florentins, thèse plus vraisemblable que celle qui supposerait une influence des Florentins sur lui. Les modèles byzantins vers lesquels se tourne le peintre ne sont pas encore ceux qui eurent une grande vogue à Florence dans la seconde moitié du xiiie s., caractérisés par un linéarisme compliqué et mécanique.

La préférence de Margarito pour la simplification formelle, sa vivacité expressive, son goût des ornements et des étoffes riches démontrent sa connaissance d'exemples plus anciens et d'origine populaire remontant aux courants copto-syriaques de l'époque paléochrétienne. Arétin également, Vasari s'est particulièrement intéressé à Margarito, lui attribuant, en plus de son activité de peintre, un rôle d'architecte que la recherche moderne n'a pas encore corroboré.