Aristide Maillol

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre et sculpteur français (Banyuls-sur-Mer 1861  – id. 1944).

Avant de se consacrer à la sculpture, en 1898, à la suite de troubles oculaires, provisoirement croyait-il, Maillol fut, pendant plus de dix ans, peintre et cartonnier. Ce fils de paysans languedociens, doué très jeune pour le dessin, put, grâce à une bourse départementale, " monter " à Paris. Il s'inscrit à l'École des beaux-arts dans les ateliers de Gérôme et de Cabanel : le musée du Luxembourg lui révèle l'Impressionnisme, qui l'enthousiasme. Par son ami Daniel de Monfreid, Maillol connaît la peinture de Gauguin et d'Émile Bernard : et c'est à la suite de ce dernier qu'il a l'idée de ses premiers cartons de tapisserie. En 1893, Rippl-Rónal le met en relation avec les Nabis, et Maillol se lie avec Maurice Denis. Ses tapisseries s'apparentent aux compositions symbolistes contemporaines de ce dernier, ainsi qu'en témoigne celle que lui commanda la princesse Bibesco : Musique pour une princesse qui s'ennuie (v. 1895, Copenhague, musée des Arts décoratifs), où une atmosphère à la Maeterlinck surprend chez le futur poète des nudités rustiques. Sa peinture, dépouillée, aux couleurs suaves, évoque un Puvis de Chavannes ou un préraphaélite qui aurait connu l'école de Pont-Aven : Femme à l'ombrelle (v. 1892, Paris, musée d'Orsay), la Vague, v. 1895-96 (Paris, Petit Palais), la Côte d'Azur (1895, id.), Profil de femme (musée de Perpignan). Maillol a illustré les Églogues de Virgile (publiées en 1925), l'Art d'aimer d'Ovide (1935), Chansons pour elle de Verlaine (1939), Daphnis et Chloé de Longus (1937) et les Géorgiques de Virgile (publiées en 1950). Grâce à ses héritiers, le jardin des Tuileries s'est peuplé de bronzes de Maillol, et un musée Maillol (fondation Dina Vierny) a été inauguré à Paris en 1995.