Maître de Saint Séverin

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre allemand (actif à Cologne v.  1500).

Ce peintre anonyme, qui travailla à Cologne de 1490 à 1515 env., a reçu autrefois son nom des 20 panneaux consacrés à la légende de saint Séverin (église Saint-Séverin de Cologne). De cette ample production, on a retranché les œuvres d'un peintre très proche, plus âgé et d'un talent supérieur (parmi lesquelles le cycle de Saint Séverin, qui avait donné son nom à l'artiste), le Maître de la Légende de Sainte Ursule. Les 2 peintres semblent avoir travaillé dans le même atelier, car leurs œuvres se recoupent.

On reconnaît notamment la main du Maître de Saint Séverin dans 2 panneaux représentant des figures de saints, une Adoration des mages (Cologne, W. R. M.) offerte v. 1512 par le docteur en droit Christian Conreshem, plusieurs panneaux de la Passion, un grand triptyque de la Crucifixion (Boston, M. F. A.) et 4 panneaux (2 au Louvre, 2 à Notre-Dame de Bruges) d'un retable consacré à l'Enfance du Christ. Ces panneaux trahissent non seulement l'influence du Maître de la Sainte Parenté, dont l'artiste fut vraisemblablement l'élève, mais présentent de nombreuses affinités avec la peinture des Pays-Bas, celle de Gérard de Saint-Jean notamment. Ils sont l'œuvre d'un dessinateur rigoureux, voire austère, d'un coloriste habile qui abandonna bientôt la manière floconneuse de ses débuts pour adopter une facture ferme, au modelé accusé.