Paul Joostens

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Artiste belge (Anvers 1889  –id.  1960).

Peintre, collagiste, assembleur d'objets, écrivain ; après des études à l'Académie des beaux-arts d'Anvers de 1909 à 1913, il peint, à partir de 1914, des œuvres néo-impressionnistes, influencées par Ensor, puis fauves. En 1916, il exécute des œuvres fortement construites, mais d'un dessin libre et dynamique, dans la lignée du Cubisme et du Futurisme — ainsi que ses premiers collages abstraits de papiers colorés ; 1917 est l'année de ses premières expositions personnelles, au Centre artistique d'Anvers et à la gal. Giroux, et de ses premiers assemblages constructivistes tridimensionnels. Dans les années 1920-1922, tout en continuant à produire des peintures de style cubiste, il réalise, influencé par l'esprit dada, une série d'objets, assemblages de matériaux hétéroclites (Objet, 1922, Bruxelles, M. A. M.), parfois proches des constructions de Kurt Schwitters, des collages et des photomontages. Au même moment, il compose de nombreux dessins satirico-érotiques — sous les pseudonymes de Duco et de Malibot — et publie, dans l'esprit dada, un curieux recueil, Salopes, le quart d'heure de rage ou le soleil sans chapeau, orné de linos. Parallèlement, il collabore aux revues Sélection, Ça ira, Het Overzicht. À partir de 1927, se détournant du modernisme, et au cours des années 1930, sous l'influence d'une inspiration issue du passé de la Flandre médiévale et des primitifs flamands, Joostens réalise des toiles souvent teintées de mysticisme religieux (Madone nordique, 1930, Anvers, M. R. B. A.). À partir de 1935, tout en peignant des œuvres plus intimes, il réalise de très belles séries de photomontages. Un peu avant la Seconde Guerre mondiale, ses tableaux s'imprègnent d'irrationnel et de thèmes fantastiques et visionnaires (les Apocalypses). De 1946 jusqu'à sa mort, l'œuvre de Joostens présente un dualisme : d'une part une série d'œuvres où la figure de la femme, madone ou diva, est prépondérante (Actrice, 1953) ; d'autre part, il compose, à partir de 1950, de nouveaux assemblages et photomontages, puis des collages dans une lignée néo-dadaïste (Mes soliloques, 1957). Son œuvre, présente dans de nombreux musées belges, a fait l'objet d'une rétrospective en 1976 au Centre culturel international d'Anvers.