Isidore Isou

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Artiste roumain (Botosani 1925-Paris 2007).

Créateur reconnu du lettrisme à la date proclamée de 1946, Isou en est le théoricien et l'animateur. En une première période d'expérimentation dite " période des écritures latines ", il prend conscience des possibilités de la lettre, de l'élément alphabétique, comme nouvelle particule artistique et du champ nouveau qu'elle ouvre, en peinture, entre la figuration et l'abstraction dominante, ainsi qu'en témoigne Swing, dessin lettriste (1947, Paris, M. N. A. M.). Mais c'est à partir de 1950, alors que paraissent son Mémoire sur les forces futures des arts plastiques et leur mort et son Essai sur... le roman, que ces potentialités vont être développées, et surtout au cours des années 60 lorsque le mouvement aura la plus grande activité sur le plan plastique. Tout en élaborant son œuvre peint (Signes fauves, 1961, Paris, M. N. A. M.), Isou mène une intense activité réflexive. Il crée le concept de métagraphie qui en 1952 devient l'hypergraphie, domaine de toutes les écritures existantes et possibles où s'unifient peinture, sculpture, roman. Il conduit le mouvement avec tout l'appareil de l'avant-garde, soudant le groupe autour de manifestes théoriques ou polémiques dont il publie plus d'une vingtaine de 1946 à 1967, multipliant les concepts : méca-esthétique, esthapeirie et créatique, art supertemporel, servent de cadre vierge aux apports futurs des spectateurs, le lettrisme se posant comme utopie d'une libération par la créativité généralisée.