Hudson River School

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Cette expression fut créée pour réunir différents paysagistes du deuxième quart du xixe s., dont le thème favori était le large Hudson (fleuve du nord-est des États-Unis) et ses rivages. Toutefois, les peintres de ce groupe n'ont jamais formé une école au sens strict du terme, et ils ont puisé leur inspiration dans bien d'autres régions que celle qui leur a valu leur nom.

Thomas Cole est le père de la Hudson River School. On trouve chez lui à la fois un réalisme minutieux — qui traduit le désir de reproduire exactement les beautés encore inexploitées du Nouveau Monde — et un goût de l'allégorie — personnages, architectures ou ruines —, par lequel il cherche à hausser le paysage au niveau de la réflexion philosophico-historique. Après Cole, deux tendances se dessinent. La première, qui, seule, mérite vraiment son appartenance à la Hudson River School, groupe des paysagistes qui chantent les beautés de l'Est : Asher Brown Durand, Frederick Kensett, Jaspar F. Cropsey, peintres qui peuvent être comparés aux paysagistes de l'école de Barbizon, qui, comme ceux-ci, ont une technique appliquée et dont les toiles sont le fruit d'un dialogue intime avec la nature.

La seconde tendance de la Hudson River School a une origine différente. Issue de la vue topographique et du panorama — dont l'inventeur, Robert Fulton, était américain —, elle a pour but de faire découvrir les horizons vierges de la " frontier ". Ses premiers représentants sont des dessinateurs topographes : William Guy Wall — auteur du Hudson River Portofolio, publié en 1825 —, Thomas Doughty, Thomas Birch, Fitz Hugh Lane. Mais bientôt les paysages de la Nouvelle-Angleterre ne suffisent plus à contenter la soif de connaître de la génération qui voit s'ouvrir les immensités de l'Ouest. Frederick Edwin Church est le peintre des montagnes Rocheuses ; Albert Bierstadt, Worthigton Whitteredge, Samuel Robinson Gifford, Thomas Moran confondent la prouesse sportive et la peinture. Leurs paysages panoramiques allient l'immensité du format à la minutie de l'exécution.

George Inness est parfois rattaché à la Hudson River School. Mais ses paysages, d'abord descriptifs et réalistes, deviennent à la fin de sa vie des visions éphémères et subjectives.