Karl Hofer

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre et graveur allemand (Karlsruhe  1878  – Berlin  1955).

Élève de Hans Thoma à l'Académie de sa ville natale (1896-1901), il séjourne à Rome de 1903 à 1908, puis à Paris de 1908 à 1913 et, entre-temps, voyage en Inde. Membre de la N. K. M., il prit part à sa première exposition en 1909. Ses débuts se placent sous l'influence conjuguée du Symbolisme monumental de von Marées et de Cézanne (Daniel dans la fosse aux lions, 1910, musée de Mannheim ; Sur la grève, 1914, musée de Karlsruhe). Pendant la Première Guerre mondiale, il fut interné en France jusqu'en 1917. Il se fixa en 1918 à Berlin, où il fut professeur à l'Académie jusqu'en 1933, puis à l'École des beaux-arts de 1945 à sa mort. Le style de Hofer prit sa forme définitive dans le milieu culturel berlinois de l'après-guerre. Surtout peintre de personnages, il représente souvent des gens du cirque et des masques (Mascarade, 1922, Cologne, W. R. M.), des couples et des femmes (les Amies, 1923-24, Hambourg, Kunsthalle). Son dessin sévère et synthétique, détachant les figures sur un fond sobrement animé, sa retenue expressive, un certain érotisme latent aussi (dans les couples féminins en particulier) situent l'artiste entre les stylisations géométriques de Schlemmer et les tendances expressionnistes des années 20 (Beckmann). Sa première exposition importante eut lieu en 1924 chez Alfred Flechtheim, et, en 1928, la Sécession berlinoise célébra son 50e anniversaire. En 1930-31, il fut un moment tenté par l'Abstraction, puis, au cours des années 30, il exécuta une série de scènes baignant dans une ambiance lourde et dramatique (Homme dans les ruines. Autoportrait, 1937, Kassel, Staatliche Kunstsammlungen, Neue Galerie ; les Chômeurs, 1932), qu'il continuera à produire après guerre (la Danse de la mort, 1946, musées de Berlin). Son œuvre gravé comprend 17 bois, 68 eaux-fortes et 190 lithos. Hofer, qui a écrit deux livres (Erinnerungen eines Malers, Berlin, 1953 ; Aus Leben und Kunst, Berlin, 1952), est représenté dans la plupart des grands musées allemands, ainsi qu'à Winterthur (musées et coll. Oskar Reinhart) et au musée de Grenoble. En 1978, une exposition rétrospective lui est consacrée par la Kunsthalle de Berlin.