Adolphe Hervier

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre et graveur français (Paris 1818  – id. 1879).

Après avoir été l'élève de son père et celui d'Isabey, il commence à vingt ans une vie itinérante qui le conduira en Bretagne, en Normandie et dans le sud de la France, travaillant seul et manifestant déjà une irréductible indépendance. En 1843, il fait paraître un album, Croquis de voyage, 8 planches gravées sur acier, où le souvenir de Bonington et de Rembrandt est sensible. Soutenu dès 1852 par les Goncourt et par Th. Gautier au moment de la publication d'un recueil de 12 lithographies, Paysages, marines, baraques, Hervier est pourtant souvent refusé aux Salons. Ses 8 ventes aux enchères (hôtel Drouot, de 1856 à 1878) lui apportèrent peu de succès, malgré l'appui de Gautier, de Burty et de Corot ; il vit misérablement. Ses aquarelles, alertes et transparentes, témoignent également de l'influence des paysagistes anglais, qui leur confère un caractère pré-impressionniste. En juin 1848, il avait peint, aquarellé, gravé et lithographié une suite très homogène inspirée par les barricades, et ce souci réaliste —sur lequel se greffe la découverte de l'école néerlandaise du xviie s., remise en honneur par Thoré-Bürger— se manifeste jusqu'à la fin de sa carrière. Après sa mort, le libraire Joly publie en 1888 l'Album Hervier, suite de 43 planches, gravées de 1840 à 1860 (eau-forte, aquatinte et roulette), dans lesquelles le graveur atteste une rare virtuosité et atteint parfois une poésie à la limite du fantastique. Hervier est représenté à Paris (B. N., cabinet des Estampes ; Louvre, cabinet des Dessins [Église de Pont-sur-Seine ; Marché de village à Quevilly, 1855] ; musée Carnavalet) et dans les musées de Dijon, Montpellier, Bagnères-de-Bigorre (Village de Normandie), Blois, Reims, La Haye (musée Mesdag et Gemeentemuseum), Gouda, Rotterdam (B. V. B.), Glasgow (Art Gal.), San Francisco.