Jean-Jacques Henner

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre français (Bernwiller, Haut-Rhin, 1829  – Paris 1905).

Après une première formation à Strasbourg dans l'atelier de G. Guérin, Henner entre à l'École des beaux-arts de Paris dans l'atelier de Drolling en 1846, puis dans celui de Picot. Il obtient le prix de Rome en 1858 et part pour l'Italie, où il séjourne cinq ans ; il y effectue de nombreuses études de paysages sur le motif (Paris, musée Henner) et copie les maîtres de la Renaissance vénitienne, notamment Titien et Corrège. Henner crée un type féminin —nymphe rousse, gracile— inscrit dans un paysage, avec lequel il aborde, sur un mode allégorique et symboliste, des sujets idylliques, inspirés des Vénitiens et de ses lectures classiques (Virgile, Ovide, Théocrite)— Byblis, 1867, musée de Dijon ; l'Idylle, 1872, Paris, Orsay ; Églogue, 1879, Paris, musée du Petit Palais. Il aborde aussi des thèmes bibliques centrés sur une méditation sur la mort (ainsi sa série " Madeleine " : la Liseuse, 1883, Paris, Orsay ; Madeleine au désert, 1874, Toulouse, musée des Augustins) et, plus tardivement, l'histoire contemporaine, comme la perte de l'Alsace en 1870 (L'Alsace, elle attend, 1871, Paris, musée Henner ; la Mort de Bara, Paris, Petit Palais) ou encore l'affaire Dreyfus (la Femme du lévite d'Ephraïm, 1895 ; et la Vérité, 1902, Paris, musée Henner). Membre de l'Institut en 1889, Henner connaît une brillante carrière ; il peint de nombreux portraits (Gambetta, S. Bernhardt, L. Clarétie —qui publie une monographie de l'artiste en 1878— , L. Pasteur, L. Bonnat).

Il organise, de 1874 à 1889, avec Carolus Duran, l'Atelier des Dames. Les plus importantes collections de son œuvre se trouvent à Altkirch, Colmar, Dijon, Mulhouse et Paris (musée Henner ; Orsay ; Petit Palais).