les de Heem

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Famille de peintres néerlandais.

David I (Utrecht v.  1570  – id.  1639). Bien mal connu encore, il est l'auteur de tableaux de fleurs et de fruits.

Son fils David II (Utrecht v. 1610 – id. 1669) travaille à Utrecht, où il est inscrit à la gilde de Saint-Luc en 1668. Il peignit des fleurs et des natures mortes dans le goût de son frère Jan Davidsz, avec lequel il collabora : Nature morte aux huîtres (Londres, N. G.), Fleurs dans un vase (musée de Liège).

Jan Davidsz (Utrecht 1606 – Anvers 1684). Frère du précédent, il fut l'élève de son père et travailla dans l'atelier de B. Van der Ast, qui influença ses débuts, puis dans celui de David Bailly, à Leyde, en 1629 ; son premier tableau signé date de cette année-là. En 1636, il s'établit à Anvers, qu'il ne quittera que de 1669 à 1672 pour séjourner à Utrecht. Il se rendit célèbre comme peintre de fleurs et de natures mortes ; ses tableaux antérieurs à 1636 — principalement des natures mortes de livres (1628, Mauritshuis) — s'inscrivent dans le courant monochrome et austère cher à Heda et à Pieter Claesz. Son long séjour à Anvers fut décisif : cette ville était un centre particulièrement fécond dans la production de natures mortes, caractérisées par l'abondance des objets et la richesse de compositions très décoratives, dont les maîtres étaient Snyders, Fyt et A. Van Utrecht. J. D. de Heem, adoptant ce style " baroque ", peignit ses opulentes natures mortes, dont tous les grands musées du monde conservent un exemplaire ; citons celles du Louvre (1640), de l'Akademie de Vienne, de Munich (1653, Alte Pin.), de La Haye (Mauritshuis), du Rijksmuseum. Ses motifs les plus fréquents sont le homard inséré dans une riche composition de fleurs et de fruits (Londres, Wallace Coll. ; Rotterdam, B. V. B.), le corail, les pots de faïence Ming ou bien les coquillages curieusement disposés. Étrangement, il ne s'agit pas vraiment de Vanitas. Il n'en peignit qu'une seule (Dresde), superbe au reste, en collaboration avec N. Van Veerendael.

Mais il fut tout aussi célèbre pour ses sujets de fleurs : il peignit des Bouquets (musées de Bruxelles, de Dresde, de La Haye, d'Amsterdam), dont le vase reflète souvent une fenêtre, des fruits et des fleurs disposés en grappes et suspendus par un ruban (Rijksmuseum), et enfin des guirlandes encadrant un sujet central, thème créé par D. Seghers mais qu'il sut renouveler : Buste de Guillaume d'Orange (musée de Lyon), Vierge en buste (musée du Puy). Unissant la tradition flamande au style précis et à la rigueur géométrique des Hollandais, J. D. de Heem marqua de son originalité le milieu anversois. Son œuvre est considérable, on dénombre près de 150 tableaux signés. Aidé par ses fils (Jan, Cornelis), son petit-fils David Cornelisz et un important atelier, il eut une influence très féconde sur des artistes comme A. Mignon, J. B. Lust, Joris et Jan Van Son, Gillemans, Coosemans, Jan Van den Hecke et Andries Benedetti (un de ses premiers élèves, très souvent confondu avec lui). Entre ces deux écoles, l'art de Heem, riche et somptueux, est à rapprocher de celui d'un Kalf et d'un Beyeren.

Jan (Anvers 1650 – Londres 1684). Frère du précédent, il s'installa à Londres, où il diffusa le style de son père.

Son fils aîné Cornelis (Leyde 1631 – Anvers 1695) fut maître de la gilde d'Anvers en 1660, ville où il passa presque toute sa vie. Son talent est attesté par la mention élogieuse qu'en fait, dès 1661, Cornelis de Bie. De 1676 à 1681, il travaille à Leyde, puis retourne à Anvers. Cornelis peignit des natures mortes et des sujets de fleurs dans le goût de son père et de ses oncles sans jamais les dater : Fleurs et fruits (musée de Gand), Fleurs dans une bouteille (musée de Tours), Fleurs et verre de vin (Rotterdam, B. V. B.).

David Cornelisz (Anvers 1663 – La Haye [ ?] 1718). Fils et imitateur de Cornelis, travailla à Anvers et à La Haye : Vase de fleurs (Mauritshuis).