Juan Van der Hamen y León

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre espagnol d'origine flamande (Madrid 1596  – id. 1631).

Fils de parents flamands établis à Madrid, Van der Hamen fut, malgré la brièveté de sa carrière, l'un des peintres de natures mortes les plus importants et les plus féconds d'Espagne, loué par Pacheco et Lope de Vega, trait d'union entre le style castillan et celui des Pays-Bas. Par l'ordonnance rigoureuse et claire des sujets, la puissance des volumes, qu'accentue un ténébrisme vigoureux, le souci de traduire les qualités de la matière, ses tableaux, qui associent fruits et fleurs, verreries et céramiques, pâtes de fruits et boîtes de confiseries, conservent un attrait singulier.

Les compositions de Juan Van der Hamen tantôt rappellent celles de Sánchez Cotán (qui dégage, dès 1602, les formules d'un bodegón typiquement espagnol) et de Zurbarán par l'horizontalité géométrique (Bodegón, 1622, Fleurs, 1623, au Prado), tantôt, sont plus complexes et plus chargées, par l'ordonnance des éléments en gradins, qui s'échelonnent obliquement sur plusieurs plans (Bodegones de 1626 au musée de Houston, Texas ; de 1627 à la N. G. de Washington).

Cependant, l'art de Juan Van der Hamen est varié : non seulement le répertoire et les thèmes de fleurs et de fruits l'ont conduit à traiter des sujets mythologiques (Offrande à Flore de 1627, Prado), mais il a peint aussi des paysages dans la tradition flamande, des tableaux religieux d'un solide naturalisme (Saint Jean-Baptiste de 1625, Madrid, couvent de la Encarnación), des portraits (Francisco de la Cueva, 1625, Madrid, Acad. S. Fernando, Un nain, Prado).