Carl Grossberg

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre allemand (Wuppertal-Elberfeld  1894  – France  1940).

De 1913 à 1914, Grossberg suit des cours d'architecture à l'école des Arts et Métiers d'Aix-la-Chapelle et de Darmstadt. Au retour de la guerre, en 1919, Feininger l'accueille au Bauhaus de Weimar. En 1921, Grossberg s'établit à Sommerhausen : une première exposition lui est consacrée à Würzburg en 1924. En 1925, de nombreux voyages lui font parcourir l'Allemagne et la Hollande. Plusieurs dessins et aquarelles ont déjà pour thème le paysage industriel. Absent à l'exposition de la Nouvelle Objectivité organisée en 1925 par la Kunsthalle de Mannheim, il participe aux manifestations que la Galerie Neumann-Nierendorf à Berlin en 1927 et le Stedelijk à Amsterdam en 1929 consacrent à cette tendance. En 1931, une bourse pour la villa Massimo à Rome lui permet de se rendre en Italie. Deux rétrospectives ont été organisées de son vivant : en 1934 à la Kestner Gesellschaft de Hanovre par Justus Bier et en 1935 au musée Folkwang d'Essen. De 1928 à 1933, ses œuvres privilégient le paysage urbain et industriel (Pont au-dessus de la Schwarzbachstrasse à Wuppertal, 1927, Wuppertal, von der Heydt-Museum) ainsi que les formes machinistes (Plongeur, 1931 ; Tuyaux blancs, 1933), que le peintre dote d'une pureté idéale, opposée au symbolisme sexuel cher aux dadaïstes. Presque tous ses tableaux révèlent des formes simplifiées et des volumes définis qui accordent peu de place à la représentation humaine. Si Grossberg partage avec les précisionnistes américains, surtout avec Charles Sheeler, une fascination commune pour le monde de la machine, il peuple son univers industriel de créatures de fantaisie (singes, chauves-souris, oiseaux exotiques) et confère ainsi à ses œuvres — qu'il appelle " tableaux de rêve " — une dimension fantastique proche du Surréalisme (Tableau de rêve : Rotor, 1927 ; Étude avec chauve-souris, 1928).