Giorgio Griffa

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre italien (Turin 1936).

Avocat de son métier, il commence à pratiquer la peinture vers le milieu des années 60, au moment où l'offensive néodadaïste et l'art du comportement ont remplacé la réflexion picturale. Sa première exposition se tient à Turin, gal. Martano, en avril 1968, où il présente des toiles brutes, épaisses, monochromes ou blanches (Main libre, 1968). D'abord tendues sur un châssis, celui-ci sera éliminé en 1969. Ce qui distingue bientôt le travail de Griffa, c'est le refus du discours idéologique qui accompagne, en Italie comme en France, la résurgence de la peinture justement à partir de 1968. " Je ne représente rien, je peins ", dit Griffa, en insistant sur la mise en évidence de ce processus très simple : étaler de la couleur sur la toile. Et si le choix de la toile et celui du format importent peu, à l'encontre de nombreux peintres actuels, les couleurs et les instruments à peindre sont en revanche l'objet d'une attention extrême.

À partir de 1970, bandes obliques, puis horizontales, encoches polychromes, inscrivent ainsi sur la toile souple qui les reçoit comme les vestiges, les traces d'un geste spécifique, actualisé. Il insiste alors sur le moment de la facture, une facture picturale grâce à laquelle il est possible de récupérer une mémoire historique (Lavagna Beuys, 1982 ; Mémoire collective, 1984). Griffa a exposé à Paris en 1970 à la gal. Sonnabend et en 1973 et 1974 à la gal. D.-Templon. Une rétrospective a eu lieu à la Städtische Kunsthalle de Düsseldorf (1978) et au Kunstverein de Brunswick (1980). Il a participé à la Biennale de Venise en 1978 et 1980.