Joan González

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre espagnol (Barcelone 1868  – id. 1908).

Étrange destin que celui de ce peintre sorti de l'ombre un demi-siècle après sa mort (exposition " les Trois González ", Paris, gal. de France, 1965 et 1971). Frère du sculpteur Julio González, Joan était l'aîné d'une famille de ferronniers de Barcelone. À la mort du père, la famille entière émigre à Paris (1897) et vend les ateliers. Les enfants, abandonnant la lime et le ciselet, se consacrent alors à la peinture, mais sans parvenir à en vivre. Dix ans plus tard, Joan, malade, retourne à Barcelone, où il meurt l'année suivante. C'est durant sa " période parisienne " qu'il donna le meilleur de lui-même ; ses dessins, gouaches et pastels, le plus souvent effectués en camaïeu (les Cinq Arbres, 1904, Paris, musée d'Orsay), rappellent étonnamment, par leur organisation formelle, les paysages de Kandinsky : les formes, souvent schématisées, les contrastes de clair-obscur et l'usage des cernes (Paysage tourmenté, 1904, id.), témoignent d'une recherche formelle qui s'inscrit bien dans la crise des valeurs figuratives de la première décennie du siècle.