Natalia Sergueïevna Gontcharova

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre russe (Ladychkino, gouvernement de Toula, 1881  – Paris 1962).

Après des études de sculpture à l'École de peinture, de sculpture et d'architecture de Moscou, où elle est entrée en 1898 et où elle a travaillé dans l'atelier de sculpture de Paul Troubetskoï, Gontcharova se consacre à la peinture. Elle se lie avec Larionov, qu'elle ne quittera plus jusqu'à sa mort. Elle forme avec lui le couple phare de l'avant-garde russe, à l'initiative de tous les mouvements (Valet de carreau, Queue de l'Âne). Après avoir subi l'influence du fauvisme, elle opère un retour à l'art populaire, à l'icône et réalise des œuvres néo-primitivistes (Bûcherons, v. 1911 Paris, M. N. A. M.). En 1912-13, elle travaille en étroite collaboration avec les poètes futuristes Kroutchorykh et Khlebnikov (Jeu en enfer, Monde à rebours), et participe à la naissance du rayonnisme dont elle signe le manifeste en 1913 (Forêt constructive rayonniste, Stuttgart, Staastgalerie). Elle se rend à Paris en 1914 avec Larionov, expose avec lui chez Paul Guillaume et, à la demande de Diaghilev, s'emploie aux décors de ballet, sans pourtant abandonner la peinture de chevalet. Elle dessine en 1914 les décors et les costumes du Coq d'or de Rimski-Korsakov. En 1915, les deux artistes quittent la Russie à l'invitation de Diaghilev ; ils s'installeront définitivement à Paris en 1917. En 1916, à la suite d'un voyage en Espagne, elle crée ses hiératiques Espagnoles qui expriment son désir de retour à un folklore national. En 1922, elle réalise les décors et costumes du Mariage d'Aurore, en 1923 le rideau, les décors et les costumes des Noces de Stravinski et d'Une nuit sur le mont Chauve de Moussorgski, en 1926 ceux de l'Oiseau de feu de Stravinski, repris à Londres.

En 1932, elle fournit les décors et les costumes de l'opéra-ballet de Michel Benoît On ne s'avise jamais de tout et ceux de la Foire de Sorotchintsys (Moussorgski), montée à Buenos Aires. Elle dessine des robes pour la maison Myrbor à Paris tout en préparant une nouvelle version du Coq d'or, présenté à Londres en 1937 par le colonel de Basil, auquel elle donnera l'année suivante les décors et les costumes de Cendrillon et Bogatyri. Expositions, décors de théâtre, livrets de ballet constituent alors son activité. Elle participe avec Larionov à l'exposition du Rayonnisme en 1948 organisée par Michel Seuphes et, en 1954, à l'" exposition Diaghilev " à Londres. Le lancement des spoutniks lui inspire des " compositions cosmiques " et elle prolonge les idées rayonnistes dans ses " bouquets de lumière ".

Le M. N. A. M. de Paris possède une très importante collection d'œuvres de Gontcharova qui a donné lieu à une exposition en 1995.