Giunta Pisano

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre italien (originaire de Pise, connu de 1229 à 1254).

Son œuvre subsistante est constituée par trois Crucifix, signés (Assise, S. Maria degli Angeli ; Pise, M. N., provenant de S. Raniero ; Bologne, S. Domenico), dont on a rapproché d'autres peintures en raison de leur similitude de style. Des documents, datés de 1229 à 1254, donnent quelques renseignements sur l'artiste ; le plus intéressant mentionne l'inscription qui apparaissait sur un Crucifix (auj. perdu) peint par Giunta en 1236 pour la basilique inférieure de S. Francesco à Assise sur la commande de frère Elia, général de l'ordre. Des trois Crucifix conservés et non datés, celui de S. Maria degli Angeli est considéré comme le plus ancien, sans doute de la même époque que le Crucifix d'Assise, auj. perdu ; il est suivi par le Crucifix de Pise et, v. 1250, par celui de Bologne. Des rapprochements stylistiques permettent de lui attribuer d'autres Crucifix : celui du musée de San Mateo de Pise (Crucifix portatif peint sur les deux faces) et un petit Crucifix à Venise (coll. Cini). D'autres ajouts sont plus discutés : Histoire de saint François (Pise, église San Francesco, Assise et Rome, Pinacothèque vaticane). Le peintre, dans sa première phase, qui rappelle le style des miniatures des évangéliaires arméniens, révèle sa maîtrise des formules byzantines du type le plus composite et néo-classique ; dans le Crucifix bolonais, plus tardif, au contraire, il imprime une profonde flexion à la figure du Christ et la complique de lignes contournées. Conscient de l'aridité expressive du style byzantin tardif, Giunta en force le vocabulaire, désormais épuisé, pour obtenir des effets plus dramatiques. À Pise, il eut pour disciple Ugolino di Tedice. Mais c'est en Émilie et en Ombrie, et sur le Maître de San Francesco en particulier, qu'il exerça sa plus grande influence. Même Cimabue, dans le Crucifix d'Arezzo, prouve qu'il subit l'ascendant du maître pisan.