Claude Gillot

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre français (Langres, Haute-Marne, 1673  – Paris 1722).

Fils d'un petit peintre bourguignon, il apprit la peinture et la gravure chez J.-B. Corneille (v. 1690-1695). Il commença par traiter des scènes mythologiques (Bacchanale, musée de Langres), puis de la comédie italienne (les Deux Carrosses, Louvre ; le Tombeau de maître André, id.) avant d'être reçu à l'Académie (le Christ près d'être attaché à la Croix, 1715, église de Noailles, Corrèze). L'ingéniosité de ses dessins et leur légèreté lui permirent de devenir un vignettiste fort apprécié (dessins au musée Condé de Chantilly et au Louvre pour les Fables de La Motte, 1719), de donner des projets pour des cartons de tapisserie ou des panneaux décoratifs dans la tradition de Bérain (dessins à Paris, Louvre et musée des Arts décoratifs ; Ermitage), pour des costumes de théâtre (Louvre) et surtout des scènes de la comédie italienne (dessins au Louvre et à l'Ermitage) aimablement satiriques. Beaucoup de ses dessins d'ornements étaient encore publiés au milieu du xviiie s. Tourné vers les sujets poétiques peu réalistes, Gillot introduisit le genre nouveau de la fête galante dans la peinture française, mais il s'en fit le simple chroniqueur dans des tableaux un peu secs. C'est à Watteau, son élève de 1704 à 1708, que devait être réservé de nuancer ce genre de compositions d'une poésie mélancolique nouvelle, tandis que Lancret, également son élève, n'allait en retenir que l'idée et se rapprocher davantage du parti décoratif et clair de Boucher.