les Gheyn ou les de Gheyn

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintres et graveurs néerlandais.

Jacob I (Zuiderzee v. 1530 – Anvers [ ? ] 1582) , peintre miniaturiste, graveur sur bois, peintre verrier et éditeur, il est inscrit en 1558 à la gilde de Saint-Luc d'Anvers, puis cité à Utrecht en 1580.

Jacob II, son fils (Anvers 1565 – La Haye 1629) , se forma dans l'atelier paternel avant d'aller à Haarlem chez Goltzius entre 1585 et 1587. En 1591, il est à Anvers, puis en 1593 à Amsterdam et de 1595 à 1603 à Leyde, où il fréquente les humanistes de l'université, en particulier les botanistes et hommes de sciences qui l'encouragèrent dans ses feuilles naturalistes. En 1603, il s'installe à La Haye, mais, en 1611, il travaille pour l'église des dominicains de Bruges. À La Haye, il jouit du mécénat du stadhouder, le prince Maurice ; à partir de 1600, l'empereur Rodolphe II recherche ses œuvres. Il peignit surtout des Bouquets de fleurs (Rijksmuseum), dans le style de Bosschaert, et des animaux : le Cheval blanc, le Cheval noir avec un palefrenier (Rijksmuseum). Il est principalement connu pour ses dessins et ses gravures d'après Cornelis Van Haarlem, Bloemaert et Goltzius ; il illustra des livres, tel le Maniement des armes (La Haye, Bibl. royale), paru à La Haye en 1607 et orné d'une centaine de planches, commandé par le stadhouder. Dans ses admirables dessins : le Chêne mort (Rijksmuseum), les Trois Rois mages (Rotterdam, B. V. B.), un Paysage (1598, Louvre), Trois Cavaliers cuirassés (Paris, Inst. néerlandais), il oppose les ombres des premiers plans à la clarté des lointains, à l'aide d'un jeu de hachures qui révèle son métier de graveur. Son inspiration pleine de fantaisie et de passion, de goût maniériste, le fait parfois déboucher sur le fantastique et l'imaginaire (Trois Sorcières, 1604, Oxford, Ashmolean Museum), mais il n'en est pas moins un des artistes majeurs de la transition avec le xviie siècle.

Jacob III, fils du précédent (Haarlem v. 1596– La Haye [ ? ] 1644) , fut aussi graveur. Il partit jeune pour l'Italie. En 1616, il est à La Haye, puis voyage en Suède (1620), et revient dans cette ville, où il est mentionné en 1627. Il grava des sujets mythologiques, tels Hercule et la Fortune (1617) ou Laocoon (1619), influencés par le graveur italien Antonio Tempesta.