Andrea Delitio

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre italien (actif dans les Abruzzes entre 1430 et 1480).

Nous possédons très peu d'informations certaines sur ce peintre : en 1450, on lui commande des fresques pour l'église S. Francesco à Sulmona (auj. perdues) et, en 1473, il signe et date un gigantesque Saint Christophe peint à fresque sur la façade de S. Maria Maggiore à Guardiagrele. Deux panneaux, datés 1463 et 1467, signalés autref. à Guardiagrele, sont à l'heure actuelle introuvables. À partir du Saint Christophe de 1473, on a redonné à Delitio le cycle de fresques consacré aux scènes de la Vie de la Vierge dans le chœur de la cathédrale d'Atri (v. 1480-81), une Vierge à l'Enfant avec des anges, à fresque, dans l'église S. Amico à L'Aquila, une autre Vierge à l'Enfant, à fresque, dans le palais Sanita à Sulmona ainsi que quelques panneaux de petites dimensions : une Vierge de l'Annonciation dans la coll. Lehman au Metropolitan Museum (longtemps attribuée à Masolino), un triptyque représentant la Vierge à l'Enfant avec des saints (Baltimore, W. A. G., attribuée autref. à Arcangelo di Cola), un petit panneau de prédelle avec la Rencontre de saint Benoît et Totila (Providence, musée de Rhode Island) et un diptyque au musée des Abruzzes de L'Aquila (provenant de l'église S. Maria la Nova à Cellino Attanasio et comportant une Crucifixion et une Vierge à l'Enfant avec une sainte). Formé dans sa province sur des exemples de peinture gothique tardive, Delitio entre ensuite en contact avec la culture florentine du début du xve s. (Masaccio et Domenico Veneziano), qu'il tenta de concilier avec les élégances linéaires du Gothique à son déclin. Il en tire un langage extrêmement vif, parfois exaspéré et agressif, mais toujours racheté par un chromatisme spectaculaire.

Il est difficile d'avancer des repères chronologiques pour jalonner la carrière d'Andrea Delitio ; toutefois, son séjour à Florence n'a pas dû avoir lieu après 1440, en raison des analogies qu'on trouve dans son style avec Domenico di Bartolo (Madone de 1433 à Sienne, P. N.), Filippo Lippi (Lunette Trivulzio, Milan, Castello Sforzesco) et Uccello (Scènes de la vie de la Vierge, v. 1435-1440, cathédrale de Prato).

Outre les œuvres déjà mentionnées, on a rapproché du nom de Delitio quelques peintures qui, tout en montrant d'étroits rapports avec celles-ci, paraissent inspirées d'une culture légèrement postérieure, marquée par Piero della Francesca : il s'agit d'une Vierge à l'Enfant (autref. à Florence, coll. Corsi), d'une Vierge à l'Enfant (1465) et d'une Nativité (fresques autref. dans l'église de la Beata Antonia à L'Aquila), d'un fragment de panneau représentant la Vierge (ces 3 dernières œuvres se trouvent auj. au musée des Abruzzes de L'Aquila). Pour pouvoir accepter ce groupe d'œuvres, il faudrait dater les fresques d'Atri d'une période antérieure à 1465, ce que semblerait confirmer l'ingéniosité des inventions spatiales de quelques-unes des scènes ainsi que la splendeur jaspée de tout le cycle.