Josef Danhauser

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre autrichien (Vienne 1805  – id.  1845).

Issu d'une famille bourgeoise (son père était fabricant de meubles), il s'attacha à représenter son milieu social. Il fréquenta l'Académie de 1824 à 1826, alla à Venise et, en 1828, fut appelé par l'archevêque Ladislaus Pyrker, poète célèbre, dans la ville hongroise d'Erlau. À la mort de son père (1829), il continua de diriger, avec son frère, la fabrique de meubles. De cette époque datent de bonnes études d'intérieurs et des projets de meubles à l'aquarelle (Vienne, musée des Arts décoratifs).

Il fit en 1834 des portraits au crayon d'artistes connus, parmi lesquels Fendi, Petter, Thomas Ender, Waldmüller, Gauermann, Amerling, qui furent gravés par d'autres, et plus tard, pour la Wiener Zeitschrift, les portraits de l'auteur dramatique Friedrich Halm, de l'orientaliste Hammer-Purgstall et de Grillparzer. En 1842, un voyage dans les Pays-Bas lui donna une connaissance plus profonde des petits maîtres hollandais, et un goût qu'il montra par la suite pour un format plus restreint. Il réalisa alors une série de tableaux consacrés à l'enfance (l'Enfant et son univers, 1842, Vienne, Historisches Museum).

Son portrait de Liszt au clavier (1840, musées de Berlin), aux coloris chauds et aux effets de mise en scène, est encore chargé d'un pathos romantique.

À l'époque Biedermeier, il fut à Vienne le peintre le plus en vogue dans le genre moralisant. De profondes affinités avec l'art de Hogarth se manifestent dans ses thèmes. Ses œuvres, sans profondeur véritable, ont pourtant quelque chose d'énergique et d'émouvant, tels la Soupe au couvent (1838) et le Débauché (1835 ; tous deux à Vienne, Österr. Gal.). Son moralisme excessif agaça ses contemporains et le peintre fut vivement critiqué par l'humoriste Meritz Saphit.