John Crome

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre britannique (Norwich, comté de Norfolk, 1768  – id. 1821).

Il joua un rôle capital dans le développement de l'école de Norwich, dont il demeura le membre le plus important. Apprenti chez un peintre d'enseignes, il semble s'être formé seul en faisant des copies de paysages hollandais ou anglais appartenant aux collections locales, notamment celle de Thomas Harvey, son protecteur. En 1792, il devient professeur de dessin dans une famille de la région et l'accompagne lors de plusieurs voyages dans le Lake District et le Derbyshire. En 1803, il est membre fondateur de la " Norwich Society of Artists ", dont il devient président en 1808. Crome se rendit à Paris en 1814 pour voir le musée Napoléon. Il voyagea par ailleurs fort peu, pour l'essentiel en Angleterre et dans le pays de Galles.

Bien que difficile à suivre dans le détail, son développement artistique se fait lentement et reste sous la dépendance étroite de ses prédécesseurs. L'influence des maîtres anglais, comme Wilson et Gainsborough, semble dominer ses premières œuvres (Carrières d'ardoise, v. 1802-1805, Londres, Tate Gal.), mais d'autres, comme le Four à chaux (v. 1805, coll. part.), marquent son intérêt pour les modèles néerlandais. Dans ses paysages du Norfolk natal, il essaie souvent de retrouver la lumière qui règne dans les tableaux d'Hobbema et de Ruisdael : Bois de Marlingford (1815, Port Sunlight, Lady Lever Art Gal.), Port de Yarmouth (av. 1812, Londres, Tate Gal.) ; cependant, à la fin de sa vie, il parvient à une maîtrise et à une conception de l'atmosphère qui lui sont propres, comme dans le Chêne de Pozingland (v. 1818-1820, id.). Ce fut un artiste inégal, mais dont les meilleures œuvres sont de très haute qualité. Son travail comme graveur est par ailleurs loin d'être négligeable ; comme aquafortiste il anticipe en effet nettement le renouveau de l'eau-forte de la seconde moitié du siècle. Il est bien représenté à Londres (N. G. ; Tate Gal. ; V. A. M. et au musée de Norwich (Boulevard des Italiens à Paris, 1814).