Alfred Courmes

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre français (Bormes-les-Mimosas, Var, 1898  – Paris 1993).

Après un séjour en sanatorium, Courmes rencontre Roger de La Fresnaye en 1919 et s'établit à Paris en 1925, exposant régulièrement aux Salons des indépendants et d'automne. Si l'on excepte quelques toiles cubistes des débuts (Nature morte cubiste au pinceau, 1921, coll. part.), il pratique une peinture d'un illusionnisme très typique des années 35-40 (touche invisible, plans de couleur miroitants, etc.). Il peint des portraits (Mlle Courmes, 1921, Peggy Guggenheim, 1926, Musée national de la coopération franco-américaine de Blérancourt), mais ne dédaigne pas une certaine caricature dans des thèmes populistes (l'Étrangleur à la casquette rose, 1925). Surtout, il excelle dans le détournement humoristique et généralement sexuel de thèmes issus de la religion ou de la culture savante. Inaugurée durant les années 1930 avec un Saint Sébastien (1934-35, Paris, M. N. A. M.) pour une part vêtu en matelot (avec béret, fixe-chaussettes, etc.), cette série prend une ampleur particulière après les années 60 : la Pneumatique Salutation Angélique (1968, la Vierge en midinette abordée par le Bibendum Michelin), ou encore Pourquoi... ? Toujours faire la brouette ! (1978, Œdipe et le Sphinx) utilisent toutes les ressources de l'irrévérence et du rapprochement verbal (Holopherne heureux à en perdre la tête, 1987). Courmes reçoit au demeurant quelques grandes commandes de l'État (la France heureuse, décor pour la Délégation française à Ottawa, 1937 ; le Toucher, décor pour la Manufacture nationale de Sèvres, 1937). Ses œuvres sont principalement dans les collections privées, mais aussi au M. N. A. M. et au F. N. A. C. de Paris et au musée d'Issoudun ; le musée de Roubaix lui a consacré une rétrospective (1989).