Jacob Cornelisz Van Oostsanen ou Jacob Cornelisz Van Amsterdam

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre et graveur néerlandais (Oostsanen, près d'Amsterdam, v.  1472/1477  – Amsterdam 1533).

Père de Dirck Jacobsz, Cornelisz Van Oostsanen, formé probablement à Haarlem, est l'un des meilleurs représentants de l'école d'Amsterdam de la première moitié du xvie s. ; son œuvre daté s'étend de 1506 à 1533, et il est monogrammé de 1523 à 1533. Cornelisz s'établit en 1500 à Amsterdam ; il est le maître de Scorel de 1512 à 1517 ; en 1518, on le trouve mentionné à Alkmaar et c'est pourquoi il a parfois été identifié avec le Maître d'Alkmaar, sans que cette hypothèse convainque totalement.

Ses premières œuvres, tel l'Homme de douleurs (v. 1510, Anvers, musée Mayer Van den Bergh), sont influencées par Gérard de Saint-Jean et par le Maître de la Légende de sainte Lucie. Graveur sur bois, il retient la leçon de Dürer, comme le montre la série de planches représentant la Passion du Christ (1512-1517). Ses premières œuvres de maturité sont surtout des portraits : Jan Gerritsz Van Egmond (v. 1516, Rijksmuseum), Deux Époux (Bruxelles, M. R. B. A.) et Augustin de Teylingen et Judeca Van Egmond Van de Nieuwburg (v. 1520, Rotterdam, B. V. B.). Cornelisz Van Oostsanen aborda aussi les thèmes religieux : le Calvaire (v. 1510, Amsterdam, Rijksmuseum), l'Adoration des Mages (1512, Naples, musée de Capodimonte), le Noli me tangere (musée de Kassel), l'Adoration des Mages (musée d'Utrecht) témoignent de son attachement à la tradition gothique et s'inscrivent dans le mouvement du premier maniérisme néerlandais, dérivé de Gérard de Saint-Jean et du Maître de la Crucifixion Figdor. La Salomé portant la tête de saint Jean-Baptiste (1524, Rijksmuseum) et Saül chez la pythonisse d'Endor (1526, id.) le montrent davantage imprégné d'italianisme.

Jacob Cornelisz Van Oostsanen illustre le passage des formes gothiques, exaspérées en leur dernière phase, aux nouvelles formes issues de la Renaissance.

Au début de sa carrière, l'artiste étirait exagérément les figures, cassait et froissait les vêtements ; ses œuvres de maturité, par l'alliance d'une certaine rigueur et d'un raffinement psychologique bien personnel, montrent comment il s'est finalement libéré de la tradition médiévale.