Claudio Coello

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre espagnol d'origine portugaise (Madrid 1642  – id. 1693).

Claudio Coello débute dans l'atelier de F. Rizi et complète sa formation devant les œuvres des collections royales : il y étudie les maîtres vénitiens et flamands, qui influencent d'une façon décisive ses premières séries de grands tableaux d'autel et l'occupent jusqu'à son entrée à la Cour (le Triomphe de saint Augustin, 1664, Prado ; Annonciation, 1668, Madrid, couvent de S. Placido).

En revanche, rien ne confirme que Coello ait effectué un voyage en Italie. Décorateur à la détrempe et peintre de fresques, il travaille beaucoup en collaboration avec Jimenez Donoso (sacristie de la cathédrale de Tolède, 1671), artiste très apprécié par ses contemporains. En 1680, il décore les arcs dressés en l'honneur de l'entrée de la reine Marie-Louise d'Orléans et, en 1683, est nommé peintre du roi. En 1684, il exécute les décorations murales de l'église de la Mantería à Saragosse et, à son retour à Madrid, les scènes mythologiques de la galerie de la reine à l'Alcázar (aujourd'hui perdues). À la mort de Francisco Rizi (1685), il se charge de terminer le grand tableau que celui-ci préparait pour l'Escorial — et qui est son chef-d'œuvre (signé en 1690 avec le titre de " pintor de Cámara ") —, la Sagrada Forma, montrant Charles II vénérant la sainte hostie. L'année même de sa mort, il exécute le grand Martyre de saint Étienne pour l'église S. Estebán de Salamanque.

Dernière figure marquante du Baroque espagnol, Claudio Coello est un artiste de formation complexe. Grand coloriste, il aime et utilise les tons chauds et raffinés hérités des Vénitiens. Il possède un sens dynamique de la composition tout à fait baroque et, en même temps, une conception équilibrée de la réalité qui, donnant sérieux et vérité à ses personnages, font de lui un excellent portraitiste (Doña Nicolasa Manrique, Madrid, Instituto Valencia de don Juan). Claude Coello est l'héritier de la tradition italienne et, dans la Sagrada Forma de l'Escorial, son souci d'espace, de perspective et d'atmosphère, qui s'exprime à travers une très ample architecture, est proche de celui de Velázquez. Ses meilleures exécutions, aux touches fluides, légères et mesurées, procèdent aussi de la leçon de ce dernier : Vierge et l'Enfant vénérés par saint Louis (Prado).

Parmi ses autres œuvres, on peut encore citer la Vision de saint Antoine de Padoue (1663, Norfolk, Chrysler Museum), Saint Joseph et l'Enfant (The Toledo Museum of Art, Ohió), le Retable de sainte Gertrude et le Retable des saints Benoît et Scholastique (Madrid, couvent de S. Plácido), le Martyre de saint Jean l'Évangéliste (église de Torrejón de Ardoz, près de Madrid), l'Apparition de la Vierge à saint Dominique (Madrid, Acad. S. Fernando), le Repas chez Simon (1676, Madrid, coll. part.), le Miracle de saint Pierre d'Alcántara (Munich, Alte Pin.), la Sainte Famille (musée de Budapest).