Viviano Codazzi

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre italien (Bergame v.  1604  – Rome 1670).

Longtemps confondu avec le Brescian Ottaviano Viviani, Codazzi a été remis en lumière récemment en tant qu'inventeur de la " veduta realistica ", qui fut à l'origine de l'art de Canaletto et de Bellotto. Venu de Bergame, il dut arriver à Rome vers 1620 pour un premier séjour d'une dizaine d'années. Purent alors l'influencer Van Swanevelt, Poelenburgh et Breenbergh. Dès ses premières œuvres (la Promenade, Rome, Palazzo Rospigliosi ; Villa romaine, Rome, Gal. Pallavicini), Codazzi montre une science sûre de la perspective, un coloris vibrant, mais il reste à un niveau anecdotique. En prenant pour les figures des collaborateurs tels que Cerquozzi, Miel, Micco Spadaro, Falcone, François Perrier et quelques autres, en utilisant les projections d'ombre pour rythmer ses compositions, il se montre un adepte décidé du Caravagisme, au point d'être surnommé par R. Longhi le " petit Caravage ". De 1634 environ à 1647, il séjourne à Naples : parallèlement à sa production habituelle (Veduta du palais Gravina à Naples, coll. part. ; Fête dans la villa de Poggioreale, 1641, musée de Besançon), il se hasarde dans la grande peinture murale en créant les cadres d'architecture pour les compositions de peintres tels que Lanfranco ou Stanzione, aux S. Apostoli, à S. Paolo Maggiore, à S. Martino. De retour à Rome en 1647, où il demeura jusqu'à sa mort, il collabore fréquemment avec Cerquozzi : ainsi dans la Révolte de Masaniello (Rome, Gal. Spada), les deux Architectures (Florence, Pitti), le Bain (Rome, coll. Incisa della Rocchetta). Son chef-d'œuvre est alors la Visite aux ruines de la campagne romaine (Arpino, coll. Quadrini) et le Port de Civitavecchia (Rome, coll. part.) ; son exactitude presque excessive annonce Canaletto.

Codazzi eut une influence directe au xviie s. sur les peintres napolitains (Ciccio Cicalese, Francesco Caselli) et sur un peintre français tel que Jacques Rousseau, mais il fut surtout l'initiateur d'un courant de paysage réaliste vivace au xviiie s. à Venise, opposé à la tendance plus romantique issue de Claude Lorrain, qu'illustrera Joseph Vernet.