Giambettino Cignaroli

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre italien (Salò, près de Vérone, 1706  – Vérone 1770).

Après avoir subi l'influence de Balestra, il séjourna à Venise (1735-1738), où il exécuta des fresques au palais Labia, à côté de Tiepolo, et en 1737 le Martyre de saint Félix et saint Fortunat pour le dôme de Chioggia, qui lui apporta la célébrité. De Venise, il retint surtout le chromatisme de Ricci et les compositions lumineuses de Piazzetta. De retour à Vérone en 1739, il s'y installa pour ne plus guère s'en absenter. S'il peignit quelques fresques (la Lutte d'Apollon et Marsyas en 1739 et le Sacrifice d'Iphigénie en 1741 à la Villa Pompei à Illasi ; l'Aurore à la Casa Fattori en 1748) inspirées de Balestra et de Piazzetta, il produisit surtout un grand nombre de tableaux : la Mort de saint Joseph (1740, dôme de Mantoue), Sainte Hélène (1741, Vérone, Castelvecchio), la Fuite en Égypte (1742, Bergame, S. Maria Maggiore). Ce n'est qu'après 1744, avec San Procolo visitant San Fermo et San Rustico (Bergame, Duomo) et la Vierge à l'Enfant entre saint Jérôme et saint Alexandre (Bergame, chiesa dell'Ospedale) qu'il atteignit à un nouveau classicisme, aux expressions pathétiques, qu'admira Joseph II lors de sa visite à Vérone en 1769, en réaction contre les baroques autrichiens. D'ailleurs, dans les dix dernières années de sa vie, il adhéra à la nouvelle peinture d'histoire classicisante (la Mort de Rachel, Venise, Accademia). Professeur, puis directeur de l'Académie de Vérone, il fut appelé à Turin en 1766 pour y réorganiser l'Académie de la ville. Il écrivit une Lettera sul colorire qui donne un bon résumé de son art.