Frédéric Bruly Bouabré

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre ivoirien (Zeprégühé 1923).

Après avoir traversé une importante expérience mystique en mars 1948, Frédéric Bruly Bouabré se consacre, parallèlement à divers emplois dans l'administration coloniale, à l'élaboration d'une écriture susceptible de retranscrire la langue vernaculaire de son ethnie Bété. Il met au point pour cela un syllabaire de plus de 400 pictogrammes permettant la transmission de cette écriture qu'il enseigne à plusieurs étudiants et à laquelle Théodore Monod consacre une analyse en 1958. Passionné d'ethnologie, Bruly Bouabré livre par ailleurs plusieurs études sur les scarifications, les méthodes de comptabilité primitives, les échanges commerciaux du continent noir. Il est surtout l'auteur d'une série importante de dessins réalisés à la bille ou au crayon de couleurs sur des cartons découpés (9,5 x 15 cm) qui livrent chaque fois un récit plus ou moins élaboré mettant en scène soit des formes géométriques stylisées, des objets quotidiens ou des portraits détournés, qui constituent les éléments épars d'un répertoire de traditions vivantes, une véritable encyclopédie de la culture Bété classée ici suivant sa libre fantaisie. Chaque dessin est reporté sur une carte, numérotée et datée. Ses travaux ont fait l'objet de nombreuses expositions en Europe, notamment lors de l'exposition parisienne des Magiciens de la Terre (1989).