Louis-Maurice Boutet de Monvel

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre français (Orléans 1851  – Paris 1913).

Élève de Carolus Duran et très influencé par l'art espagnol, il peignit d'abord des portraits et des scènes religieuses au coloris sourd (le Bon Samaritain, 1878, musée d'Orléans). Puis il découvrit au cours de plusieurs séjours en Algérie (1876-1880) une luminosité qui l'amena à éclaircir sa palette (Arabes revenant du marché, 1883, musée d'Amiens). En 1885, il envoie au Salon sa fameuse toile, l'Apothéose de Robert Macaire ; elle fut décrochée la veille de l'ouverture par ordre gouvernemental et aussitôt exposée au Figaro, où elle connut un vif succès. Il exécuta ensuite des portraits simplifiés, de plus en plus clairs et aérés (Portrait de Rose W.), et dessina de nombreuses illustrations de livres, stylisées, pleines d'une poésie douce et rieuse (Chansons de France). De sa décoration pour la basilique de Domrémy, qu'il ne put mener à bien, il ne reste que quelques beaux panneaux, dont le dessin est sobrement linéaire, les costumes et les décors luxueux finement colorés (Jeanne à Chinon, 1900, Chicago, Art Inst.).

Son fils Bernard (Paris 1881 – Açores 1949) , quelque peu dandy, peignit surtout des portraits mondains, dans un style synthétique, proche des Nabis (Portrait de Bernard Naudin, 1914, musée de Châteauroux). Il exécuta de nombreux dessins durant la Première Guerre mondiale, ainsi que des illustrations pour les romans d'André Maurois. Il peignit ensuite au Maroc des paysages pittoresques et séjourna aux États-Unis, où il connut un succès important.