Benedetto Bonfigli

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre italien (documenté à partir de 1445  – Pérouse 1496).

Bien que mentionné pour la première fois en 1445, il semble, avant cette date, être déjà un artiste consacré. En 1450, en effet, il est à Rome, au service du pape Nicolas V : puis, de retour à Pérouse (1453), il reçoit une commande des Prieurs de la ville consistant à peindre à fresque la nouvelle chapelle du Palais public avec une Crucifixion et les Scènes de la vie de saint Louis de Toulouse. Un avis favorable de Lippi en 1461 lui assura le reste de la décoration de la chapelle (Scènes de la vie de saint Ercolano), travail qui l'occupa jusqu'à sa mort. C'est une de ses œuvres les plus significatives, ayant pour toile de fond la Pérouse gothique ; il y donne libre cours à sa verve narrative et à son humour. En collaboration avec Caporali, il exécuta en 1467-68 un triptyque (Madone et Saints) pour l'église S. Domenico (Pérouse, G. N.). De 1464 à 1482 sont mentionnées de nombreuses bannières de procession qui furent commandées à Caporali par les habitants de Pérouse et des localités voisines (Corciano, Pacciano, Montono). Ces gonfalons, sur lesquels se retrouvait un thème de prédilection, la Vierge de miséricorde, servaient dans les processions, lorsque la peste ou une autre calamité sévissait, ou étaient utilisés comme ex-voto.

Parmi les autres œuvres, non datées, de Bonfigli, on peut citer la Nativité (Settignano [Florence], fondation Berenson) et l'Adoration des mages (Londres, N. G.), une autre Adoration, la Vierge entourée de saints et l'Annonciation, qui figurent à la G. N. de Pérouse. Les composantes culturelles de l'art de Bonfigli se décèlent aisément dans ses œuvres : l'influence de Fra Angelico est faible, tandis que celle de Domenico Veneziano, à Pérouse v. 1438, apparaît déterminante. La critique ancienne considérait la culture siennoise comme une des données essentielles de sa formation ; pourtant, cet apport ne semble pas capital lorsque l'on considère la chute du prestige de l'enseignement siennois, ramené aux environs de 1450 à un niveau provincial. À la fin de sa vie, Bonfigli se rapprocha de la manière de Fiorenzo di Lorenzo et du jeune Pérugin ; son dessin se fit plus appuyé, ses couleurs plus éclatantes. Cependant, il conserva toujours ses formes délicates et fragiles baignant dans la lumière claire de ses portiques Renaissance ou se détachant sur des paysages de montagnes ou de châteaux, vus à vol d'oiseau. L'esprit gothique et celui de la Renaissance s'y mêlent indissolublement.