Ambrosius Benson

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre flamand d'origine italienne (Lombardie av.  1500  – Bruges 1550).

Son vrai nom paraît être Ambrogio Benzone. Il se fixe à Bruges avant d'avoir atteint sa vingtième année et, après avoir travaillé dans l'atelier de Gérard David, il est reçu en 1519 franc maître dans la corporation de cette ville. Comme son confrère plus âgé Isenbrant, il prolonge à sa manière l'art de Gérard David, lui empruntant plus d'une composition religieuse, mais donnant à ses figures une charpente plus robuste et utilisant un coloris brunâtre, aux fortes oppositions de valeurs, où l'on croit surprendre un écho de sa formation lombarde. Pendant trente ans, il est, avec Isenbrant, un des peintres brugeois les plus achalandés. En 1537 et en 1543, il est doyen de la gilde des peintres. On connaît de lui 2 tableaux monogrammés : le petit Triptyque de saint Antoine de Padoue (Bruxelles, M. R. B. A.) et une Sainte Famille inspirée d'Andrea del Sarto, qui ont été à l'origine d'autres identifications. Ses principales œuvres religieuses se trouvent en Espagne : le grand triptyque de la Descente de croix à la cathédrale de Ségovie et les 7 panneaux du Prado consacrés à des Scènes de la vie de sainte Anne et de la Passion. Ces peintures avaient été jadis attribuées à un hypothétique " Maître de Ségovie ". Si Benson se montre peu inventif dans ses compositions religieuses, en particulier dans ses Saintes Conversations (exemple au Louvre), composées dans la stricte dépendance de Gérard David, il fait davantage figure de créateur dans plusieurs Concerts après le repas souvent répétés par son atelier (musées de Bâle, de Vérone, d'Angers, Louvre), dont l'accent italien est indéniable. Il fut aussi un remarquable portraitiste dans la tradition des primitifs flamands (Bruxelles, M. R. B. A. ; Berlin, musées ; Washington, N. G. ; Toledo, Ohio, Museum of Art).