Ben Nicholson

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre britannique (Denham, Buckinghamshire, 1894  – Londres 1982).

Il est fils du peintre William Nicholson et frère de Mabel Price, également peintre. Il passa peu de temps à la Slade School de Londres et voyagea à l'étranger (Rome, Italie, États-Unis) entre 1911 et 1914.

Les premières œuvres de Nicholson témoignent de l'influence de Cézanne et du Cubisme ; les paysages et les natures mortes des années 20 sont apparentés, par leur style, à l'œuvre de Christopher Wood et de sa première femme, Winifred Nicholson (Banshead, 1925, Londres, coll. part. ; Landscape Cumberland, 1930, Londres, coll. Mrs Hepworth). Des contacts avec des artistes parisiens en 1932-33 et surtout la rencontre de Mondrian orientèrent Nicholson vers l'art abstrait et un Néoplasticisme très original, qu'il engage bientôt dans la voie du relief comme de nombreux artistes de sa génération (Relief blanc, 1935, Londres, Tate Gal.). À l'époque de son second mariage, avec le sculpteur Barbara Hepworth, il prit une part active aux mouvements d'art abstrait des années 30, notamment à Abstraction-Création, à Paris ; il fut l'un des membres fondateurs d'Unit One en 1933, avec Paul Nash, Barbara Hepworth et Henry Moore aux côtés de Naum Gabo et de J. L. Martin, et l'un des éditeurs de Circle en 1937. De 1939 à 1958, il vécut à Saint-Ives, en Cornouailles, où des motifs de paysages et de natures mortes (Nature morte [rocher], 1949, Londres, coll. part.) apparaissent dans son œuvre sans qu'il ait jamais abandonné la peinture abstraite (Peinture, version I, 1942) et les reliefs. Il s'établit ensuite dans le Tessin, en Suisse, et se marie avec la photographe Felicitas Vogler. L'originalité de l'œuvre de Ben Nicholson tient, en plus de son utilisation du relief, à son ambiguïté. L'artiste a toujours pratiqué un art tantôt abstrait, tantôt figuratif où paysages et natures mortes restent lisibles malgré la forte stylisation dont ils sont emprunts. Nicholson a reçu le premier prix international Carnegie à Pittsburgh en 1952, le premier prix international Guggenheim en 1956 et le prix de peinture de São Paulo en 1957. Il est représenté dans les plus grands musées d'art moderne, notamment à la Tate Gal. de Londres, par de nombreuses peintures. Une rétrospective a été consacrée à l'artiste (Londres, Tate Gallery ; Saint-Étienne, M. A. M.) en 1993-94.