Willi Baumeister

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre allemand (Stuttgart  1889  – id.  1955).

Pionnier de l'Abstraction, il fut à partir de 1909 l'élève d'Adolf Hölzel à l'Académie des beaux-arts de Stuttgart. Deux voyages à Paris (1912, 1914) lui révèlent Toulouse-Lautrec, Gauguin, puis les impressionnistes et Cézanne, à qui il se référera toute sa vie. Dès 1919 apparaît la série des Mauerbilder (" tableaux-murs "), peintures abstraites composées de formes géométriques disposées dans un espace plat et qui sont proches du Néo-Plasticisme du groupe De Stijl (Mauerbild mit Metallen, 1923, Düsseldorf, K. N. W.). L'Abstraction de Baumeister reste liée à une définition cubiste de l'espace qui considère le dynamisme des plans comme l'expression du principe fondamental de l'univers. À partir de 1922, l'artiste entre en contact avec Léger et Le Corbusier, puis avec le groupe Abstraction-Création après 1932 et réalise ses séries de " Peintres ", " Machines ", " Athlètes " (Joueur de tennis, 1935, Essen, Museum Folkwang). Professeur aux Beaux-Arts de Francfort en 1928, condamné en 1933 comme " peintre dégénéré ", il poursuivra dès lors une recherche solitaire, où la figure humaine, qu'il n'avait jamais abandonnée, prendra une dimension magique sous la forme de l'idéogramme (Idéogramme coloré I, 1938, Wuppertal, coll. Rasch). Après la guerre, il devint l'une des figures majeures de l'art allemand : il reprendra les thèmes d'expériences antérieures en approfondissant la question des relations de matières et de formes, et en cherchant à donner au signe la texture la plus puissante en même temps que la plus grande clarté stylistique (1953-54 : séries des " Montaru ", à dominante noire [Montaru III, 1953, musée de Mannheim], et des " Monturi ", à dominante blanche). En 1947, il fait paraître la somme de ses réflexions sur l'art dans un livre intitulé Das Unbekannte in der Kunst (l'Inconnu dans l'art). L'artiste est représenté dans la plupart des musées allemands (Eidos V, 1939, Munich Neue Staatsgal.), de Paris (Jour heureux, 1947, M. N. A. M.) au musée de Grenoble, ainsi qu'à Stuttgart, où une partie importante de son œuvre se trouve à la Staatsgalerie et dans une fondation qui porte son nom. En 1989, les musées de Berlin (Nationalgalerie), de Stuttgart (Staatsgalerie) lui ont consacré d'importantes rétrospectives et ses dessins ont été présentés (Dresde, Albertinum) en 1996.