Jacopo de'Barbari

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre et graveur italien (Venise v.  1445-1450  – Bruxelles ? vers 1515 ).

Dès 1490, il est au service de l'empereur Maximilien, en Allemagne, et il pratique la gravure sur métaux dans la tradition de Mantegna, tout en puisant certaines finesses graphiques dans l'œuvre de Martin Schongauer. Il semble être de retour à Venise entre 1490 et 1500. À cette époque, il commence à peindre dans la manière d'Alvise Vivarini (Sainte Conversation avec un donateur, musées de Berlin). Pendant trois ans, il travaille à son chef-d'œuvre, le Plan de Venise, bois gravé, tiré en 1500 par Anton Kolb de Nuremberg. Artiste itinérant, il quitte de nouveau Venise et se rend en qualité de portraitiste et de miniaturiste auprès de l'empereur d'Autriche (1500), du duc de Saxe (château de Wittenberg, 1503), de l'Électeur de Brandebourg (1508), de Philippe de Bourgogne (château de Suytburg, 1509), enfin de Marguerite d'Autriche, régente des Pays-Bas (Malines, à partir de 1510). Parmi ses portraits, on peut citer celui d'Henri de Mecklembourg (1507, Mauritshuis) et le Portrait de jeune homme (1505) du K. M. de Vienne. Peu de ses œuvres sont sûres.

Au cours de ses voyages, il rencontra Dürer, Cranach, Wolgemut, Gossaert et Lucas de Leyde. Protégé par Kolb, estimé par Dürer, qui reconnaît lui devoir la connaissance des canons du corps humain, Barbari fut très apprécié dans les cours d'Allemagne et des Pays-Bas, où l'intérêt manifesté pour la Renaissance italienne était grand. En retour, l'influence de Dürer lui fit produire ses œuvres les plus délicates : Nature morte à la perdrix (1504, Munich, Alte Pin.) et Faucon (Londres, N. G.). C'est par l'intermédiaire des dessins de Barbari que la culture italienne atteindra des artistes comme Gossaert (Mabuse) et Barend Van Orley.