Josephine Gail Kleinberg, dite Jo Baer

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre américain (Seattle 1929).

Elle figure parmi les artistes les plus radicaux des années 60. Au milieu de la crise ressentie alors par les jeunes peintres américains, elle apporte des solutions concrètes sans rejeter le langage traditionnel (toile, peinture), à l'inverse d'un Donald Judd ou d'un Robert Morris, qui optèrent pour la sculpture. À partir de 1960, elle adopte un style Hard Edge très réductif en utilisant des formes géométriques extrêmement simplifiées. Ainsi, de 1962 à 1969, elle emploie toujours le même système : de grandes toiles blanches ou grises sont cernées sur leurs quatre côtés par d'étroites bandes noires, bleues et vertes. Ces toiles sont des surfaces vides où toutes les altérations se situent sur les bords : Primary Light Group : Red Green Blue (1964-65, New York, M. O. M. A. ; Untitled, 1972-75, Buffalo, Albright-Knox Art Gal.). Après 1969, elle abandonne la définition du cadre à l'intérieur de la toile pour ne s'occuper que de ses côtés. La couleur et la ligne ne sont plus sur la toile, mais l'enveloppent littéralement. La toile se présente soit verticalement, soit horizontalement à quelques centimètres du sol (Ténèbres, 1971). L'ombre portée sur le mur et le sol joue un rôle important puisque faisant partie de l'œuvre. Jo Baer atteint à une simplicité monumentale. Elle participa en 1966 à l'exposition " Systemic Painting ", en 1968 à la Documenta 4 de Kassel et, en 1975, une rétrospective de son œuvre eut lieu au Whitney Museum de New York. Depuis 1975, Jo Baer est revenue à la figuration, traçant des figures au fusain sur des fonds vaporeux. Elle vit à Amsterdam. Son œuvre est bien représenté dans les plus importants musées américains (M. O. M. A., Guggenheim Museum, Whitney Museum à New York, Albright-Knox Art Gal. à Buffalo) et suisses (Kunstmuseum de Winterthur).