Bernard Aubertin

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre français (Fontenay-aux-Roses 1934-Reutlingen, Allemagne 2015).

À partir de 1958, Aubertin peint au couteau ou avec la paume de la main des monochromes rouges. En 1960, il réalise la série des " Tableaux-clous ", où le clou prend la place de la touche en tant qu'unité minimale de la peinture, dont l'orientation est modifiable (tête apparente ou non, disposition hasardeuse ou non, etc.) — le tout recouvert de peinture, toujours rouge, mais plus ou moins épaisse. Puis il remplace les clous par des allumettes auxquelles il met feu : le support métallique conserve les traces de la combustion plus ou moins complète ; ce travail sur le feu se poursuit par les " Livres brûlés ". L'importance du temps dans son travail conduit Aubertin à s'intéresser non seulement à la performance (actions en Allemagne, notamment, où il mettait le feu à des objets en public), mais plus fondamentalement au sablier (série des " Avalanches ", en 1969) et à la transformation. Puis il revient aux toiles, trouées par des clous puis stratifiées par la peinture rouge des débuts, et produisant un effet de trame. Durant les années 80, il joue avec les matériaux (bandes de plastique, carton, etc.), avec les orientations (verticale, horizontale) et avec les procédures (mise à feu simultanée, en ligne, en chemin...). Aubertin a participé à des expositions collectives : " Les années 50 " au M. N. A. M. de Paris (1988), " La couleur seule " (musée Saint-Pierre de Lyon, 1988), mais ses dernières grandes expositions personnelles datent des années 70 (C. N. A. C., Paris, 1972 ; musée des Sables-d'Olonne, 1973). Ses œuvres sont présentes dans les collections du F. N. A. C., dans les musées de Grenoble, des Sables-d'Olonne, de Graz (Autriche), de Düsseldorf et de Tübingen (Allemagne), de Caracas (Venezuela).