Giovanni Anselmo

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Artiste italien (Borgofranco d'Ivrea 1934).

Il émerge sur la scène italienne en 1966 lorsque le marchand Sperone lui propose de participer à une exposition de groupe à Turin : il rencontre Pistoletto, Zorio et les autres artistes de l'Arte povera, baptisé ainsi par le critique Germano Celant. Il participe immédiatement au mouvement, dont il deviendra l'un des principaux représentants, développant un travail extrêmement subtil — une " poétique " de la perception, qui prend en compte la durée et l'espace. Effet produit sur la pesanteur de l'univers (1969, musée de Rochechouart) se compose de vingt petites photographies, prises à dix pas d'intervalle par l'artiste marchant " à la poursuite " du soleil se couchant au-dessus d'une forêt : tandis que cette forêt grandit sur la photographie, le soleil ne cesse d'échapper au spectateur. Il utilise les possibilités physiques et évocatrices des matériaux : deux blocs de granite sont reliés par un fil de cuivre (conducteur d'énergie) et par une salade ; l'assemblage se défait lorsque la salade fane, indiquant que l'œuvre existe dans la vie " réelle " (Senza Titolo, 1968, Paris, M. N. A. M.). Plus récemment, le travail d'Anselmo s'est recentré autour des problématiques, liées, de l'orientation (série des " Directions ", depuis 1967, avec insertion d'une boussole indiquant le nord dans une masse généralement de pierre) et de la pesanteur (grandes plaques de pierre enserrées de filins d'acier et pendus au mur, jouant avec l'horizontalité et mis en rapport avec de petites surfaces de peinture outremer — Vers l'outre-mer, 1984). Anselmo a participé à toutes les expositions collectives de l'Arte povera, à la plupart des grandes manifestations internationales de sculpture, et s'est vu consacrer de nombreuses expositions individuelles, au Stedelijk Van Abbemuseum d'Eindhoven et au musée de Peinture et de Sculpture de Grenoble (1980), au M. A. M. de la Ville de Paris en 1985, au musée d'Art contemporain de Lyon (1989), au M. A. M. de Nice (1996). En 1990, il représenta l'Italie lors de la 44e Biennale de Venise. On peut voir ses œuvres au M. N. A. M. de Paris, au musée Saint-Pierre de Lyon, à Grenoble, au musée de Rivoli (Italie), à l'Australian National Gall. de Canberra, au Van Abbemuseum, au Kröller-Müller Museum d'Otterlo, etc.