le Pèse-Nerfs

Recueil de textes d'Antonin Artaud (1925).

Cette œuvre, qui ne comporte qu'une trentaine de pages, est construite comme une succession de lettres à d'imaginaires lecteurs fort différents les uns des autres. Artaud leur décrit son malaise existentiel, une sorte de feu intérieur qui le consume et rend sa vie insupportable. Dans un vocabulaire parfois cru, violent, il invective le monde. Sa quête, qu'il perçoit lui-même comme impossible, est celle de l'Absolu. Dans un ouvrage à peine antérieur, la Correspondance avec Jacques Rivière (1927), il avait ébauché ce travail d'extériorisation de lui-même. C'est dans le Pèse-Nerfs que l'on mesure pleinement combien la tension qui affecte Artaud use sa santé mentale. Dans ces textes concentrés à l'extrême, le poète se livre à un intense combat intérieur qui débouche sur une écriture ressentie comme une thérapie éphémère.