Combray

Première partie du roman Du côté de chez Swann, premier volume d'À la recherche du temps perdu de Marcel Proust (1913-1927).

Dans le premier volume d'À la recherche du temps perdu, Du côté de chez Swann, la première partie, « Combray », se présente comme un véritable microcosme de l'œuvre tout entière. Combray est le nom du village où, enfant, le narrateur passait ses vacances. Quand s'ouvre le texte – par la célèbre phrase : « Longtemps, je me suis couché de bonne heure » –, le narrateur est dans une chambre et se remémore celle de son enfance à Combray, où il attendait que sa mère vînt lui dire bonsoir, comme si, du passé, ne subsistait que cette scène. Pourtant, à la faveur d'une seule réminiscence, produite par la sensation d'une madeleine trempée dans du thé, il retrouve tout son passé à Combray, dans son essence spécifique. Se développe alors une chronique tendre de ce lieu, avec les portraits de la servante Françoise, de la grand-mère, affectueuse et persécutée, de la tante Léonie, qui règne, depuis son lit, sur le petit monde de sa maison, de la mère, qui vient passer une nuit auprès de l'enfant et lui fait la lecture de François le Champi, de George Sand. Les lieux de promenade (le « côté de chez Swann », paysage de plaine, et le « côté de Guermantes », paysage de rivière) remontent à la mémoire, et les mille et une sensations fines et oubliées sont ressuscitées dans leur fraîcheur première. L'art déjà sert de point de repère et permet une compréhension des autres et du monde, par la découverte de la fonction symbolique.