Platées

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Cité de Béotie.

Pour faire revenir Héra partie furieuse de l'Olympe et retirée en Eubée, Zeus va consulter Cithéron, souverain de Platées en Béotie. Cithéron conseille à Zeus de fabriquer une statue en bois, de la vêtir comme une femme, de la placer sur un chariot attelé à une paire de bœufs et de la promener dans la ville, en répandant le bruit que c'est Platées, la fille d'Asopos, qu'il épousera. Rapidement informée, Héra survient, s'attaque à la fiancée et, la mettant en pièces, comprend que ce n'est qu'une statue. Elle rit de la plaisanterie et se réconcilie avec Zeus. Ce dernier, pour récompenser Cithéron, le transforme à sa mort en montagne.

Victoire des grecs sur les perses

Platées est le théâtre d'une célèbre bataille en 479 av. J.-C., entre les Perses et les Grecs, qui voit la victoire de ces derniers. Quelque temps après, se tient une assemblée générale de la Grèce, dans laquelle Aristide propose le décret suivant : « Tous les chefs et tous les députés des villes de la Grèce s'assembleront tous les ans à Platées, pour y faire des sacrifices aux dieux. On y célébrera, chaque cinquième année, des jeux qui seront appelés « jeux de la liberté ». On lèvera dans toute la Grèce dix mille hommes de pied et mille chevaux, et on équipera une flotte de cent vaisseaux pour faire la guerre aux barbares. Les Platéens seront regardés comme des hommes saints et consacrés aux dieux, à qui ils offriront des sacrifices pour le salut de la Grèce. »

Les Platéens se chargent de célébrer tous les ans l'anniversaire de la mort des Grecs qui ont péri dans cette bataille. Le 16 du mois d'octobre commence dès le point du jour une procession, précédée d'un trompette qui sonne un air guerrier. Il est suivi de chars remplis de couronnes et de branches de myrte. Après ces chars marche un taureau noir, derrière lequel viennent des jeunes gens qui portent des cruches pleines de lait et de vin, libations d'usage pour les morts, avec des fioles d'huile et d'essence. Tous ces jeunes gens sont de condition libre, car il n'est permis à aucun esclave de s'employer en rien à une cérémonie consacrée à des hommes morts en combattant pour la liberté. Cette marche est fermée par l'archonte des Platéens, qui, dans tout autre temps, doit s'abstenir de toucher le fer, et se vêtir de blanc uniquement ; mais, ce jour-là, paré d'une robe de pourpre, il traverse la ville, portant l'épée et tenant une urne dans ses mains. Il se rend près des tombeaux. Il puise de l'eau dans la fontaine, lave lui-même les colonnes des tombeaux, les frotte d'essence et immole le taureau sur un bûcher. Après des prières à Hadès et à Hermès Psychopompe, il appelle à ce festin et à ces effusions funéraires les âmes des guerriers morts pour le salut de la Grèce. Enfin, remplissant de vin une coupe, il la verse, en disant à haute voix : « Je présente cette coupe à ces hommes courageux qui se sont sacrifiés pour la liberté des Grecs. »