Odyssée

L'Odyssée. Ulysse échappant à Polyphème.
L'Odyssée. Ulysse échappant à Polyphème.

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Épopée attribuée à Homère.

L'Odyssée fait le récit, en vingt-quatre chants, des aventures d'Ulysse après la guerre de Troie. En voici le sommaire tel que l'a écrit Ausone (lequel, dans son texte, donne aux dieux grecs leurs noms latins équivalents), précédé du premier vers de chaque chant.

Chant I

« Dis-nous, Muse, ce mortel, qui, après la frise de Troie, vit les usages et les cités de tant de peuples. »

Athéna, d'après la volonté de Zeus, descend à Ithaque. Elle prend les traits de Mentès, chef des Taphiens, pour conseiller à Télémaque d'aller au plus vite trouver Nestor et Ménélas, qui, récemment rentrés dans leurs foyers, doivent savoir quelque chose de certain sur le sort d'Ulysse. Alors Phémios le citharède, introduit au milieu d'un festin des prétendants, commence un chant plaintif sur la navigation malheureuse qui dispersa en divers exils les Grecs partis d'Ilion. Pénélope descend de sa chalcidique [chambre à l'étage] : blessée du choix d'un si lamentable sujet, elle lui demande d'autres chants.

Chant II

« L'Aurore sortait de l'océan sur son char de roses. »

Télémaque assemble dans la curie les grands d'Ithaque. Là, il se plaint des affronts de sa maison, de la dissipation de ses biens ; il expose ses projets de départ. Ils sont combattus par Antinoos, qui veut l'empêcher de s'éloigner avant le mariage de sa mère. Après de longs débats, le conseil est dissous. Télémaque gagne le rivage à l'insu des prétendants ; il implore l'assistance d'Athéna et dispose les apprêts de son voyage, encouragé surtout par les exhortations de la déesse, qui, sous la trompeuse figure de Mentor, se déguisait au peuple et à Télémaque lui-même. Bientôt les rameurs sont à bord et le navire à la mer : Télémaque et Athéna s'éloignent du port aux approches du soir.

Chant III

« Déjà le soleil à son lever s'échappait radieux de l'océan. »

Télémaque interroge Nestor sur son père ; il n'en reçoit aucune nouvelle : le vieillard ignore ce qu'il est devenu. Mais le lendemain le même vieillard l'engage à aller, avec Pisistrate son fils, visiter Ménélas. Et ce conseil est suivi sans retard. Car la nuit d'ensuite, ils étaient à Phères, où Dioclès leur offrit l'hospitalité et, une nuit après, ils arrivent à Lacédémone.

Chant IV

« Et déjà on était arrivé devant les puissantes murailles de Lacédémone. »

Télémaque et ceux qui étaient venus avec lui reçoivent de Ménélas un accueil hospitalier ; et, sur le soir, ils recueillent quelques renseignements certains au sujet d'Ulysse. Le lendemain Ménélas leur retrace toute la ligne de sa traversée et leur explique comment Ulysse est retenu dans l'île Ogygie par les promesses et les séductions de la nymphe Calypso. Il tenait ce récit de Protée, qu'il avait questionné sur le sort des chefs de la Grèce. Cependant les prétendants, à la nouvelle du départ de Télémaque, équipent et mettent à la mer un navire, et vingt d'entre eux, qui s'étaient cooptés, s'embarquent pour lui tendre un piège à son retour. Dans ce but, ils se cachent autour de l'île Astéris, située entre Ithaque et Samé, et attendent là l'occasion de le surprendre.

Chant V

« L'Aurore, en sa couche tiède, avait laissé Tithon. »

Hermès vole et descend dans l'île Ogygie, afin qu'épouvantée des ordres de Zeus, Calypso laisse partir Ulysse. Après avoir construit à la hâte un radeau grossier, Ulysse ose entreprendre seul le trajet des mers. Le dix-huitième jour, une tempête s'élève, déchaînée par Poséidon en furie, et les ais mal assemblés du navire se brisent en éclats. Cet accident laisse à peine au héros un dernier espoir. Il faisait en nageant, d'inutiles efforts, quand la déesse Ino prit pitié de lui et le sauva. Elle détache son voile de sa tête pour en ceindre le nageur, qui, soutenu ainsi, parvient jusqu'aux rivages des Phéaciens.

Chant VI

« Ulysse infortuné s'abandonnait au sommeil. »

Après avoir abordé à la nage au rivage des Phéaciens, Ulysse dissipe ses fatigues par le sommeil. Mais comme Nausicaa, fille du roi Alcinoos, se livrait à ses jeux sur la grève avec les jeunes vierges de son âge, il fut bientôt tiré de son sommeil et s'élança vers elle, nu comme il était, mais couvrant d'un voile de feuilles ses parties honteuses. Il se roule en suppliant aux genoux de la royale vierge et, par l'influence d'Athéna, il éveille en elle une pitié salutaire. On le place sur un chariot, on lui donne un vêtement et on le transporte avec elle, mais seulement (la pudeur de la vierge le veut ainsi) jusqu'au temple d'Athéna, qui est devant la ville ; là, il adresse le culte accoutumé de ses prières à la déesse qui le protège.

Chant VII

« Depuis longtemps le fils de Laërte implorait les dieux. »

Athéna, déguisée sous les traits d'une jeune fille, conduit Ulysse d'abord dans la ville et ensuite au palais du roi. Arété, femme d'Alcinoos, ayant appris du héros et d'où lui venait ce vêtement, et de quel pays il était, et par quel hasard il était amené là, l'engage à prendre bon courage ; et, le soir l'invitant au repos, il se livre au sommeil.

Chant VIII

« Déjà l'Aurore, sur son char de roses, illumine le ciel. »

Alcinoos apprend d'Ulysse en peu de mots les malheurs de sa navigation. Aussitôt il ordonne aux principaux de son royaume de se réunir dans la curie et il leur expose l'arrivée de son hôte et les infortunes de sa longue traversée, il invite Ulysse à un festin et ordonne à Démodocos de toucher de la cithare ; mais Démodocos, qui chantait le Cheval de bois et la ruine de Troie, arrache des larmes à Ulysse au souvenir de sa fortune passée. Comme il s'efforçait de les cacher soigneusement, soit en se composant le visage, soit en les essuyant avec sa robe, il attire sur lui tous les regards et surtout ceux du roi. Alors Alcinoos, apprenant la cause de ses pleurs, l'engage, avec de bienveillantes promesses, à raconter selon leur ordre tous les maux qu'il a soufferts.

Chant IX

« Alors, à son tour, le héros fils de Laërte prend la parole. »

Les quatre chants qui suivent contiennent le récit des voyages d'Ulysse. À la prière d'Alcinoos, il expose la série de ses courses nombreuses ; comment, parti d'Ilion, il arriva d'abord chez les Cicones ; comment, après y avoir pris d'assaut la ville d'Ismaros et perdu plusieurs des siens, il en fut chassé et forcé de fuir ; comment ensuite il erra autour de Malée, promontoire de Laconie, et vint après chez les Lotophages ; puis, avec un seul vaisseau, s'avança jusqu'à l'île des Cyclopes, voisine des Lotophages ; comment, après avoir caché soigneusement son navire, il pénétra avec douze de ses compagnons dans l'antre de Polyphème qui, repu des mets sanglants qu'il s'était préparés en tuant les compagnons d'Ulysse et enivré par le vin dont le héros l'avait gorgé, tomba vaincu par le sommeil, fut aveuglé par Ulysse et subit ainsi le châtiment de sa férocité.

Chant X

« Nous abordons dans l'Éolie, patrie et séjour des vents. »

Il raconte ensuite qu'il fut porté vers l'Éolie, qu'il y fut comblé de présents par Éole, roi des Vents, qui, après avoir généreusement pourvu à tous ses besoins, lui donna encore, pour qu'il naviguât avec plus de sûreté, les Vents renfermés dans une outre ; comment ensuite, au moment où déjà il approchait d'Ithaque, il s'abandonna au sommeil ; comment alors ses compagnons, supposant que ce cuir contenait quelque trésor, en dénouèrent les liens pendant qu'il dormait, et comment des vents contraires les rejetèrent loin de leur patrie ; comment ensuite il aborda chez Antiphatès et les Lestrygons ; comment, après avoir perdu là tous ses vaisseaux, moins un, il toucha au rivage de Circé, où un breuvage empoisonné de cette puissante déesse changea en bêtes Euryloque [sic : ce dernier, dans le texte d'Homère, échappe à la métamorphose] et les compagnons envoyés en avant avec lui ; comment lui-même, destiné à subir un pareil sort, en fut préservé par les soins d'Hermès et força la déesse de rendre à ses compagnons leur première forme, en l'étonnant par sa fermeté.

Chant XI

« Mais arrivés à nos vaisseaux et au rivage de la mer. »

Il s'éloigne de Circé et vient au bord de l'Averne : on place en cet endroit la descente chez les mânes. Là, après un sacrifice solennel, il remplit un trou du sang des victimes ; et aux âmes qui voltigent à l'entour il ne permet pas, suivant les conseils de Circé, de boire une goutte de ce sang, avant que le devin Tirésias ne l'ait goûté lui-même. Là aussi, il voit plusieurs héroïnes, dont l'énumération est embellie des gracieuses fictions de la fable antique.

Chant XII

« Et déjà son pied avait quitté les plaines liquides de l'océan. »

Après avoir appris du devin Tirésias ce qu'il lui importait de savoir, il retourne vers Circé, qui lui enseigne les moyens d'éviter d'autres malheurs, soit en passant devant les Sirènes dont les chants sont funestes aux navigateurs, soit en dépassant Scylla et Charybde, monstres fameux du détroit de Sicile. Quand il a surmonté ces périls, non sans de graves souffrances, il arrive en Trinacrie, où, pressés par le besoin, ses compagnons, malgré sa défense, mettent en pièces les troupeaux du Soleil qui erraient sans gardien. D'horribles prodiges, après le massacre de ces bœufs, les épouvantent : ils reprennent aussitôt la mer et périssent tous frappés de la foudre, à l'exception d'Ulysse qui, s'attachant à un débris de son navire et soutenu par ce faible appui, gagne seul à la nage l'île d'Ogygie.

Chant XIII

« Tous se taisent et attachent sur lui des regards attentifs. »

Après ce récit de tous les maux qu'il a soufferts en ses courses nombreuses, il reçoit des principaux personnages de Phéacie l'hommage de plusieurs présents. Un navire, pourvu par eux de rames et de tous les agrès nécessaires, transporte, par une mer entièrement calme, Ulysse endormi, au rivage d'Ithaque. Là, pendant son sommeil et à son insu, on le descend sur le port de sa patrie avec tous ses présents. Les Phéaciens s'en retournent avant son réveil.

Chant XIV

« Il s'éloigne du port par l'étroit sentier qui s'ouvre devant lui. »

En s'éveillant, Ulysse reconnaît, non sans trouble, le port et le rivage de sa patrie : il se demande avec surprise comment il a pu être ainsi transporté, déposé, abandonné, et tout cela sans le savoir. Il cherche tous les dons qu'il a reçus et, les voyant intacts, il les cache le plus sûrement possible. Grâce à Athéna, il a bientôt repris confiance : il s'approche d'un des esclaves, le porcher Eumée, sans se faire reconnaître, et sous l'apparence d'un naufragé et d'un mendiant. Celui-ci lui demande qui il est : il répond qu'il est Crétois et que des murs de Troie son vaisseau l'a porté en Égypte. Il implore vivement avec une douloureuse affection Eumée, qui, voyant tomber la nuit et une pluie continuelle, consent à le couvrir d'une saie. Alors, roulant plus d'un projet en son esprit, Ulysse s'abandonne au repos.

Chant XV

« Pallas la Tritonienne se dirige vers les remparts de Lacédémone. »

Athéna conseille en songe à Télémaque de retourner dans sa patrie. Il quitte son lit de grand matin et demande à Ménélas la permission de repartir. Cette faveur lui est accordée avec bonté : il regagne aussitôt son navire qui l'attendait dans le port de Pylos. Il renvoie Pisistrate vers sa ville et vers son père et se hâte de lever l'ancre, après avoir pris pour compagnon de son voyage Théoclymène, devin d'Argos, un de ceux qu'avait instruit Mélampe [Mélampous] fils d'Amythaon. Il échappe aux embuscades des prétendants et aborde en sa patrie. Là, il ordonne à ses compagnons de se rendre au port et il se dirige par un autre chemin vers la campagne et vers Eumée.

Chant XVI

« Une même cabane renferme Eumée et le divin Ulysse. »

Télémaque envoie Eumée annoncer son retour à sa mère. Pendant ce temps, par la volonté d'Athéna, il reconnaît son père et s'entend avec lui sur les moyens d'agir. Pénélope, apprenant le retour de son fils, paraît, avec cette liberté permise à sa pudeur, dans l'assemblée des prétendants et, après leur avoir reproché les pièges tendus à son fils, elle se retire avec non moins de colère que de douleur.

Chant XVII

« Déjà l'épouse de Tithon, sur son char de roses, illumine le ciel. »

Télémaque raconte à sa mère inquiète l'ordre de son voyage. Ulysse, par les soins d'Eumée, est introduit dans la ville. Les prétendants étaient à table dans son palais : il entre et mendie, en tournant misérablement autour d'eux, quelque nourriture. Antinoos le maltraite et l'outrage. Pénélope souhaite malheur à Antinoos pour ce trait d'inhumanité. Elle envoie Eumée inviter l'étranger, car il se donnait pour tel, à venir auprès d'elle. Ulysse s'excuse d'abord, en la remerciant de cette invitation ; mais il promet qu'il ira vers le soir.

Chant XVIII

« Survient Iros, mendiant connu du peuple. »

Pendant qu'Ulysse mendiait en sa propre demeure, un autre se présente aussi pauvre que lui : c'était Iros, plébéien d'Ithaque, habitué à demander l'aumône dans les carrefours. Une querelle de jalousie s'engage entre ces rivaux d'indigence : des paroles ils en viennent aux mains, excités par les prétendants, qui, pour irriter encore la dispute, leur promettent pour récompense un morceau de graisse du ventre d'une chèvre. Ulysse, vainqueur, pousse à la porte Iros demi-mort, en lui adressant un conseil railleur. Pénélope, pour éprouver la tendresse de ses amants, demande que chacun, suivant sa richesse, lui apporte un présent : dans l'impatience de leurs désirs, ils lui offrent ces dons avec empressement.

Chant XIX

« Cependant Ulysse, retiré dans l'intérieur du palais, méditait, avec le secours d'Athéna, la mort des prétendants. »

Ulysse et Télémaque ôtent toutes les armes de la portée des prétendants, dont ils méditent la perte ; et ne leur laissent, pour l'attaque ou la défense, rien qui puisse les protéger ou les servir. Ensuite, Ulysse se rend auprès de Pénélope qui l'avait mandé ; et là, comme dans sa réponse à Eumée, il se donne pour un Crétois et lui fait accroire qu'il a logé Ulysse dans sa maison. Peu de temps après, comme Euryclée, sa nourrice, pour remplir un devoir d'hospitalité, lui lavait les pieds, elle y remarque au toucher la cicatrice d'une blessure qu'il avait reçue autrefois sur le Parnèse de la dent d'un sanglier. À ce signe, elle reconnaît son élève, mais il lui défend de le questionner et d'en rien dire.

Chant XX

« Ulysse alla se coucher sous le porche de son logis, sur une peau de vache... »

Dans un festin, Ctésippe, un des prétendants, lance sur Ulysse un pied de bœuf, mais il n'atteint pas son but. Cependant Théoclymène, dont les Ithaciens connaissaient la science divinatoire, prédit aux prétendants leur ruine prochaine. Honni et moqué, il est chassé de la table et du palais comme un insensé.

Chant XXI

« Alors Pallas la Tritonienne inspire la fille d'Icarios. »

Ulysse, comptant sur la fidélité et l'adresse d'Eumée et de Philétios, leur révèle qui il est. Quand la reconnaissance est complète, on se concerte pour amener l'occasion de tuer les prétendants. Ulysse les attaque par la ruse ; il leur demande la permission, pour éprouver ses forces de vieillard, de tendre cet arc que le seul Ulysse autrefois courbait sans peine : celui qui pourra le tendre doit avoir pour prix le droit d'épouser Pénélope. Mais les prétendants repoussent ce mendiant qui se ridiculise à vouloir accomplir ce dont cette jeunesse choisie s'était révélée incapable. Télémaque, malgré le refus de tous les autres, permet à Ulysse cette expérience. Alors un premier sentiment d'admiration s'élève à la vue de ce courage qui fait rougir les autres de honte devant un vieillard, un mendiant, qui dévoile leur lâcheté.

Chant XXII

« Ulysse rejette de ses épaules ses vêtements en haillons. »

Ulysse, retiré à l'écart, tend l'arc et, fermant toutes les portes pour ne laisser aucune issue à la fuite, il les immole tous à demi morts d'ivresse pour la plupart, ou frappés de surprise, ou songeant à tout autre chose. Le premier qu'il perce est Antinoos, qui avait surpassé les autres en audace et en insolence. Eumée, Télémaque et Philétios, ayant pris aussi des armes, font un merveilleux carnage de ces ennemis consternés. Dans ce massacre général, on n'en épargne que deux, Phémios le citharède qui, appelé là pour exercer son talent, n'avait commis aucun outrage dans la maison d'Ulysse, et Médon le héraut, à la modération duquel Télémaque lui-même rendait témoignage. Ceux qui étaient avec Télémaque font périr dans les tortures Mélanthios, un des serviteurs d'Ulysse, qui avait toujours fourni des armes à l'impudence des prétendants. Ils pendent aussi douze jeunes filles qui avaient vécu dans la débauche avec les prétendants. L'extermination complètement achevée, Ulysse allume un grand feu, où il brûle du soufre pour purifier sa maison.

Chant XXIII

« D'un pas ralenti par les ans, la nourrice montait à la chalcidique. »

La nourrice Euryclée réveille Pénélope pour lui apprendre ce qui s'est passé. Pénélope ne se persuade pas légèrement que c'est bien son époux lui-même qui se présente à elle. Une certaine condition de sa chambre nuptiale, une disposition particulière du lit conjugal, connue d'elle seule et d'Ulysse, lui permet d'éprouver s'il est bien son mari. Ensuite ils se couchent ensemble et passent toute la nuit à s'entretenir mutuellement. Suit alors une élégante récapitulation, un admirable résumé de tous les travaux endurés par Ulysse.

Chant XXIV

« Le Cyllénien appelle les ombres au séjour du Tartare. »

Hermès chasse par bandes dans les Enfers les âmes des prétendants réunies en masse par un récent et commun massacre. Alors les mânes des héros s'assemblent autour d'Agamemnon. Étonnés de cette foule nombreuse et compacte de jeunes victimes, qui s'avancent d'un seul groupe, ils apprennent d'elles la cause de leur mort. Alors, dans les Enfers même, le courage d'Ulysse et la chasteté de Pénélope reçoivent des éloges, de la part d'Agamemnon surtout, dont la destinée, sous ce double rapport, a été bien différente. Ulysse va trouver aux champs Laërte son père et, par son retour imprévu et par le récit de ses actions, il émeut le vieillard, qui l'émeut à son tour en lui apprenant les maux qu'il a soufferts. Bientôt, les pères des prétendants, pressés de venger le meurtre de leurs jeunes fils, associent leurs projets et leurs forces et arrivent, avant d'être attendus, dans la plaine. Mais Ulysse, dont l'escorte est plus nombreuse, les disperse et les met en déroute. Cependant, les haines qui s'enveniment font craindre un plus grand soulèvement et une guerre générale. Sur un avis de Zeus, Athéna descend à Ithaque, rétablit la paix entre les deux partis et apaise leur ardeur et leur agitation par l'oubli du passé.

L'Odyssée.
L'Odyssée.
L'Odyssée. Ulysse échappant à Polyphème.
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L'Odyssée. Ulysse et Tirésias aux Enfers.
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