Nicaia

(Variantes : Nicæa)

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Naïade, fille du dieu-fleuve Sangarios.

La naïade Nicaia n'a qu'une passion, la chasse, et elle dédaigne l'amour, des mortels comme des dieux. Le jeune berger Hymnos, qui est tombé amoureux d'elle, qui ne vit que par elle, la voyant insensible à ses sentiments, la supplie de lui transpercer la gorge avec l'une de ses flèches, puis de recouvrir son cadavre avec de la terre. Nicaia exauce seulement son premier vœu, et avec un certain empressement, tant lui sont pénibles toutes ces manifestations d'amour. Mais son insensibilité, son extrémisme, son ardeur à vouloir conserver sa virginité à n'importe quel prix lui valent le dédain de nombre de ses compagnes, mais surtout la colère et la vengeance d'Éros, et l'indifférence d'Artémis.

Éros fait alors en sorte que Nicaia succombe aux avances de Dionysos. Éconduit dans un premier temps, après un interminable discours enflammé, Dionysos se doit d'employer la ruse pour parvenir à ses fins. De l'eau de la fontaine où Nicaia a coutume de se désaltérer, le dieu fait du vin. La jeune naïade, bientôt enivrée, s'assoupit. Dionysos en profite pour la violer. Lorsqu'elle s'éveille, le sang de sa virginité perdue met Nicaia dans une colère et un désespoir épouvantables.

Nicaia songe un moment à se suicider, avant de revenir à des sentiments plus simples. Selon les auteurs, une fille naît de cette union, Télété (« Initiation »), ou un fils, Satyros.

En son honneur, Dionysos fonde la ville de Nicée en Bithynie.