Crathis

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Jeune chevrier à peine sorti de l'adolescence.

Saisi d'une pulsion sexuelle irrépressible, il s'unit à la chèvre la plus belle de son troupeau. Cette étreinte lui est si douce que, chaque fois qu'il ressent la nécessité d'un rapport amoureux, il va trouver l'animal, qui finit par devenir un peu comme sa maîtresse. Crathis l'aime et lui offre des présents ; il lui donne à manger des touffes de cytise et des herbes de nature à rendre odorante sa bouche quand il l'embrasse. Il lui prépare également un lit confortable. Mais le bouc du troupeau ne reste pas indifférent devant ce rival et la jalousie le ronge bientôt. Pourtant, longtemps il tient caché son sentiment, se bornant à épier les allées et venues du chevrier. Une nuit, comme Crathis est endormi, le bouc lui assène un coup de tête terrible et lui casse la nuque. La nouvelle de la mort du chevrier se répand rapidement, et les villageois, qui l'aiment bien, en sa mémoire érigent un tombeau et donnent son nom au fleuve voisin. De l'union de Crathis et de la chèvre naît un enfant, avec un visage humain et des jambes caprines. On raconte aussi que l'enfant a été déifié et honoré comme une divinité des bois et des vallées (Pan ?).

Le fleuve Crathis (Calabre méridionale) roule des eaux dont la particularité est de rendre blanche toute chose qui s'y trouve plongée.