Évandre

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Héros civilisateur de l'Italie.

Évandre est le fils d'Hermès, ou de Charmas, ou d'Échémos de Tégée, et de la nymphe d'Arcadie Nicostraté, ou Carmenta, Carmentis – Thémis – ou Tiburtis, ou Timandra, elle-même fille de Tyndare et de Léda et l'épouse d'Échémos.

Il est chassé du Péloponnèse, quelque soixante années avant la guerre de Troie. La cause de cet exil n'est pas clairement établie : crise politique, famine, parricide d'Évandre à l'instigation de sa mère. Effondré par son malheur, il ne doit qu'à sa mère de « se faire une raison » : les Destins l'ont voulu ainsi.

Revigoré après avoir été comparé à Cadmos et Jason, Évandre, guidé par sa mère, se fixe en Italie. Il se lie d'amitié avec Faunus qui lui accorde une généreuse hospitalité et lui permet de s'établir sur le terrain qu'il choisira. Évandre fonde une colonie sur le mont qu'il nomme Pallantée, ou Pallantion, en souvenir de son grand-père Pallas, qui doit devenir le Palatin. Mais, d'après certains, le nom aurait pour origine Pallas, fils d'Héraclès et de Launa fille d'Évandre, mort à cet endroit.

Évandre y introduit les cultes de Déméter (Cérès), de Pan (Faunus), de Poséidon (Neptune) et d'Héraclès (Hercule) qui a été son hôte, et qui a appris aux compagnons d'Évandre l'usage des lettres. Évandre le reçoit d'autant mieux que, par sa mère Nicostraté, il a eu vent de l'oracle suivant lequel Héraclès, à sa mort, une fois ses travaux terminés, acquerra l'immortalité. Il veut donc être le premier à se concilier ses faveurs, et à l'honorer comme ce dieu qu'il deviendra ; il lui offre un sacrifice suivant le rite grec, c'est-à-dire la tête découverte, qui est la façon de procéder des Pélasges et d'Héraclès. Il enseigne aux indigènes les règles de bienséance et de civilisation par de nombreuses lois, et leur apprend, dit-on, l'alphabet grec, la lecture et la musique. Son grand savoir et le fait d'être le fils de la déesse Carmenta lui valent d'être hautement considéré par son peuple.

Lorsque Énée débarque en Italie, il trouve en Évandre, contre les Rutules, un allié sinon solide, du moins fidèle. Après sa mort, Évandre est vénéré par les Romains à l'instar d'un Immortel ; son autel se trouve près de la porte Trigemina, entre l'Aventin et le Tibre.