ricercare ou ricercar

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Mot italien dérivé de « recherche » et qui a longtemps désigné les premières manifestations de musique instrumentale en dehors des danses, conçues sans le secours de paroles exprimées ou non.

On trouve le même mot, avec diverses variantes, en Espagne et en Allemagne. En France, on préfère le mot « fantaisie » qu'adopte également l'Angleterre (« fantasy », « fancy »), et en Espagne on emploie souvent le mot « tiento ».

D'abord employé dans le sens général de « pièce instrumentale » sans idée de forme particulière, le terme s'est peu à peu cristallisé autour de l'idée de développement contrapuntique à partir d'un thème librement inventé, en prenant pour modèle le motet polyphonique dont il conserve la gravité et adopte les aspects formels. Né à la fin du xvie siècle chez les Franco-Flamands de Venise (Willaert), il se développe rapidement et ses transformations le mèneront jusqu'à la fugue, avec laquelle il se confondra quelque temps (ricercari de l'Offrande musicale de J.-S. Bach) avant de disparaître vers le milieu du xvie siècle.

Si l'on excepte les deux périodes extrêmes, le ricercare peut être considéré comme une fugue dont il diffère surtout par deux points :
– Il n'est pas obligatoirement bâti sur un sujet unique, mais le plus souvent divisé en sections développant chacune un sujet différent, ce qui correspond aux phrases successives d'un motet développées l'une après l'autre ;
– L'exposition du sujet en entrées successives selon les principes de la fugue n'est obligatoire qu'au début de la première section, et n'y requiert pas toujours la même rigueur que dans la fugue : l'ordre des entrées en alternance tonique-dominante (sujet-réponse) y est moins strict, et les entrées en strette y sont fréquentes comme dans le motet. C'est principalement quand disparaîtront ces deux particularités (unification du sujet, intangibilité de l'exposition sans strette) que le ricercare deviendra la fugue classique.