opéra semiseria ou dramma semiseria

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Type d'opéra italien tenant de l'opera buffa et de l'opera seria. Il a la structure du premier, mais emprunte au second certains caractères dramatiques et vocaux, mêlant des personnages typiques de l'opera buffa (notamment la basse bouffe) à ceux de l'opera seria. Son action, sentimentale, parfois tragique, comporte un dénouement heureux : on y voit généralement un personnage innocent, souvent d'humble condition (servante, jeune fille) injustement accusé ou contraint, et sauvé in extremis par un coup de théâtre (La Vera Costanza de Haydn, 1778-79). Il reprend donc le cadre du drame larmoyant français, et la Pie voleuse de Rossini (1817) en est considérée comme l'archétype. Il peut se confondre avec le dramma giocoso dont il a de nombreux caractères, mais sa naissance, liée au mouvement néoclassique italien, fut plus tardive, et on le nomma également héroïque, héroï-comique, tragicommedia, etc. En 1774, Paisiello sous-titre Dardane « commedia semiseria », puis utilise le terme exact pour sa Nina, pazza per amore (1789), inspirée d'une pièce française de Marsollier, déjà mise en musique par Dalayrac, et contenant une scène de folie. Utilisé durant un demi-siècle, le terme parut encore au-delà de 1850, notamment dans Elena di Tolosa, de Petrella (1852) et Belfagor, de Giovanni Pacini (1861).